Théâtre

La vie en rose et noir

OSCAR ET LA DAME ROSE ****

QUAND UN GEANT RENCONTRE UN AUTRE GEANT

Qualifier Eric-Emmanuel Schmitt de grand auteur humaniste, sans doute le plus important que le pays ait connu depuis Barjavel, dire de Judith Magre qu’elle compte parmi les plus impressionnante des comédiennes française, reviendrait à enfoncer des portes ouvertes. Et pourtant on ne le dira jamais assez. Leur rencontre sur la scène du Théâtre Rive Gauche est une réussite, le lieu nous gratifiant chaque année de ces moments rares et précieux. Aucun intellectualisme, aucune prétention dans ces œuvres accessibles, malines et tellement universelle.

Quoi de plus difficile à aborder que le sort d’un enfant condamné à mort, dire l’injustice de la maladie qui frappe l’innocence et anéantit les promesses d’une vie éphémère. Trouver les mots justes, le ton juste, sans pathos ni emphase. C’est le tour de force qu’accomplissent ensemble un écrivain au parcours sans faille et une femme elle-même à l’automne de sa vie, au corps si frêle que le public tout entier retient son souffle, comme en apesanteur.

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S’EMPRESSER DE RIRE DE CE QUI NOUS FERA PLEURER DEMAIN

La citation de Beaumarchais prend ici tout son sens.  L’humour comme un rempart contre inéluctable.  L’amour plus fort que la mort. Dans une société où le fard masque la tristesse désormais interdite, l’on prend un plaisir à essuyer quelques larmes dans la pénombre protectrice d’une salle obscure. Etrangement les cicatrices se font moins douloureuses, les crevasses se comblent à défaut de disparaitre vraiment. L’horreur absolue est pourtant disséquer de manière clinique. La peur de l’inconnu, la souffrance physique, le regard des autres, le manque de psychologie d’un corps médical devant se protéger, sinon comment faire face. Et cette distance lâche, cruelle et pourtant tellement compréhensible que l’entourage manifeste quand il faudrait profiter de chaque seconde qu’il reste.
Sans jugement aucun, cette pièce est en quelque sorte la jumelle d’une film magnifique de François Ozon, “Le temps qui reste”, qui voyait une vielle dame, Jeanne Moreau, accompagner un inconnu, Melvil Poupaud, jusqu’à son départ pour l’autre rive. Pas surprenant que Kurosawa lui aussi s’apprête à sortir un film sur le sujet. Les artistes ne sont-ils pas l’incarnation de ce sentiment d’urgence ? Laisser une trace et céder à l’amour tant qu’il en est temps encore. “Oscar et la dame rose” ne dit pas autre chose, juste l’essentiel.

Comédie dramatique d’1h10 environ

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Metteur en scène : Steve Suissa

Avec : Judith Magre

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PITCH

Il y a des rencontres qui changent la vie. Celle d’Oscar – dix ans – et de Mamie-Rose – hors d’âge – appartient à ces moments de grâce. À l’enfant qui séjourne à l’hôpital, elle apporte son humour, sa fantaisie. Voici les douze jours qu’ils passent ensemble, peuplés de personnages drôles et émouvants. Grâce à Mamie-Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ces douze jours deviendront légende.

“Oscar et la Dame Rose” a déjà eu des millions de lecteurs dans le monde (50 langues) et a été représenté sur toutes les scènes. Succédant à Danielle Darrieux qui créa le rôle en 2003, puis Anny Duperey, Eric-Emmanuel Schmitt est heureux de confier cette nouvelle création à Judith Magre, une des plus grandes comédiennes de la scène française.

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Extrait vidéo

Du 24 septembre au 1er décembre – du mardi au samedi à 19H00, le dimanche à 15h00 au Théâtre Rive Gauche

Théâtre Rive Gauche

6 rue de la Gaité – 75014 Paris

Plan d’accès

Réservations

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