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Thikra – Danser le mythe

Création mondiale à Montpellier, voici le tout nouveau Akram Khan jusqu’au 18 octobre dans la grande salle du Théâtre de la ville.

Le danseur et chorégraphe Anglo-Bengali Akram Khan s’est associé à la plasticienne Saoudienne Manal Aldowayan pour un spectacle où pratiques ancestrales s’articulent avec le monde contemporain.
Thikra (mot arabe pour « souvenir », « commémoration des défunts ») s’ouvre sur un décor de grotte où l’on devine un feu ancestral. Dans la pénombre du début, le décor semble de papier fragile, les ombres orangées jouent en transparence et suggèrent
des présences.
Des chants nous emmènent au désert.

Crépitements mêlés aux chœurs, puis bruits sourds, comme souterrains. Roche, entrailles. Presque des bruits de forge. Un rythme que les battements du cœur reconnaissent, une vibration qui jalonne le spectacle.
Une jeune femme vêtue de blanc enlace un rocher sur le devant de la scène, une figure tutélaire en habits rouges regarde la scène du haut de la grotte. Sept danseuses en corps du ballet, quatre solistes dont deux habillées de noir comme des doubles aux deux autres. La cérémonie peut commencer.
Mort, offrande, résurrection. Réparation. Mythe.
Cette communauté de femmes porte des chevelures longues et libres dont elles jouent.
Écho à la danse rituelle des cheveux à laquelle le chorégraphe et la scénographe ont eu le privilège d’assister dans la région d’Al-Ula en Arabie Saoudite.
La pièce est ainsi nourrie de danses traditionnelles arabes en plus du Bharata natyam du sud de l’inde et du Kathak, du nord et marque de fabrique d’Akram Kahn.

Grâce extrême et technicité des mouvements de bras, mains et doigts, précision, expression pointue, cheveux en mouvement. Un mélange d’influences qui fait l’intérêt de ce spectacle.

On peut regretter que les moments les plus narratifs ne soient pas les meilleurs, qu’on y perde en force et que trop de clichés affleurent. Reste que les moments d’ensemble sont réussis et que le travail des danseuses est à saluer : Jin Young Won et Ching-Ying Chien sont parfaites et on a notamment le plaisir de retrouver Azusa Seyama Prioville, une des danseuses phares du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch.

Cette « Nuit de la souvenance » est un Khan agréable, donc, mais pas un grand Khan. Sans doute le spectacle était bien plus puissant lors des représentations à A-Ula, en extérieur. La force des décors naturels de roches et de désert n’est pas tout à fait venue jusqu’à nous.

Par Anne Vassivière

Pour réserver, c’est ici 

Chorégraphie : AKRAM KHAN
Conception visuelle, costumes et scénographie : MANAL ALDOWAYAN
Concept narratif : M. ALDOWAYAN et A. KHAN
Danseuses  : PALLAVI ANAND, CHING-YING CHIEN, KAVYA GANESH, NIKITA
GOILE (2-11 Octobre), SAMANTHA HINES, JYOTSNA JAGANNATHAN, AZUSA SEYAMA PRIOVILLE (2-5 oct), ELPIDA SKOUROU (13-18 oct), MEI FEI SOO, SHREEMA UPADHYAYA, JIN YOUNG WON (7-18 oct), KIMBERLY YAP, HSIN-HSUAN YU
Composition musicale et environnements sonores : ADITYA PRAKASH
Son : GARETH FRY
Création lumières : ZEYNEP KEPEKLI
Assistant chorégraphique : MAVIN KHOO
Dramaturgie : BLUE PIETA
Répétitions : ANGELA TOWLER et CHRIS TUDOR
Musique : GYURA BELI BELO PLATNO par le LONDON BULGARIAN CHOIR

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