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Monologue d’une serial killeuse : Subtil et fascinant

L’IRRÉMÉDIABLE

L’irrémédiable est un seule-en-scène bouleversant qui interroge en profondeur.
Sous-titrée, une fiction carcérale, la pièce de Delphine Gustau mêle habilement le cru et le poétique pour évoquer l’enfermement physique et mental.

Un texte ciselé porté par la mise en scène sobre et efficace de la comédienne Delphine Grandsart qui livre ici une belle performance d’actrice. Ça vous intrigue ? Allez-y vite !

C’est tous les samedis à 21h au théâtre La Flèche, 77 rue de Charonne, 75011 Paris.
Jusqu’au 13 décembre.
info@theatrelafleche.fr
01 40 09 70 40

La pièce s’ouvre sur une femme dont l’espace se limite à un carré circoncit au sol par du scotch imprimé « Fragile ». Une cellule plus que symbolique dans laquelle Laurence, la serial killeuse enfermée là à l’isolement, nous dévoile ses pensées et son passé. Le texte ne révèle pas immédiatement les circonstances des meurtres qu’elle a commis, ni leur motivation. Il tisse scènes et évocations, fait tours et détours
jusqu’à ce que nous comprenions bout par bout de quoi il retourne exactement. Un texte en spirale. Si la souffrance mentale de Laurence nous saute à la gorge, la pièce reste d’une grande subtilité, prouvant que la violence peut être dite sans violence. Et qu’elle en est d’autant plus forte. Il me semble que c’est là la plus belle réussite de ce spectacle.

On comprend donc peu à peu la nature des traumatismes qui ont transformé l’enfant en adulte monstrueuse.
On est touchés, on vacille avec la prisonnière, on se questionne. On embrasse la complexité de cette femme mis

e à nu.
La performance de l’actrice Delphine Grandsart est époustouflante. On lui avait déjà vu ce talent de captiver le public lor

s de son précédent spectacle sur La Goulue. Les sujets qu’elle choisit d’aborder ne sont ni faciles ni consensuels, c’est pourquoi elle leur donne toute l’énergie de son art et que l’on en reste marqués.
Delphine Grandsart signe également ici une mise en scène simple qui n’est pas sans rapp

eler le fabuleux Dogville de Lars von Trier.

 

La prisonnière y trace en effet lettres, lignes et symboles à la craie sur le sol. Même décor minimal, même emprisonnement du personnage joué par Nicole Kidman. Même réalité dérangeante.
Sons et musiques du compositeur Pascal Trogoff soutiennent le rythme de ces étranges confessions carcérales. Vraiment à ne pas manquer !

 

C’est tous les samedis à 21h au théâtre La Flèche, 77 rue de Charonne, 75011 Paris.
Jusqu’au 13 décembre.
info@theatrelafleche.fr
01 40 09 70 40

 

Anne VASSIVIERE

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