Portraits et Interviews

Frank Margerin : Reborn to be wild !

Frank Margerin arrive du 15ème à notre rendez-vous en scooter noir plein de stickers. Son casque et son sac à dos sur son bras, il rentre à l’Hôtel Crayon Rouge tout sourire.

Lorsque je lui ai donné ce rdv, il a compris que notre rdv serait à l’Hôtel Crillon. Et il m’a dit : ” Quel drôle d’endroit pour un rdv avec moi. Ils ne vont pas me laisser entrer! ” et il a éclaté de rire.

Mais c’est dans ce charmant petit hôtel, proche de la Place des Victoires que l’interview s’est déroulée…

INTERVIEW DE FRANK MARGERIN
#historique #etlesjaponaises ?

INTERVIEW DE FRANK MARGERIN

As-tu fait l’armée ?

Non, je suis de la génération du Baby boom  où on réformait relativement facilement.

A l’époque , j’avais les cheveux longs et je n’avais pas du tout envie de me retrouver en treilli, le crâne rasé et. Je me suis fait réformer, enfin exempté.

D’ailleurs autour de moi, peu de copains ont fait l’armée

Maintenant je me rends compte que finalement, le service militaire peut apporter beaucoup de bonnes choses à des tas de gens. J’ai des copains qui en gardent de très bons souvenirs, qui ont appris des métiers et sont sortis de leur milieu. Je connaissais des petits bretons qui n’avaient jamais quitté leur ferme se sont retrouvés en Guadeloupe à faire de la voile parce qu’ils étaient dans la marine. Si l’armée est faite intelligemment , disons qu’on peut faire des choses bien.  Il y a des gens pour qui s’était une bénédiction. Mais bon moi ça ne m’arrangeait pas ! (rire)

Que penses-tu de l’explosion de la bande dessinée qu’il y a depuis quelques années ?

Je suis content que les gens aiment la BD, qu’ils aient envie de s’exprimer à travers la BD. C’est un métier merveilleux la BD. Mais le problème c’est qu’après, ça fait beaucoup de monde sur le marché! Il y a peu près 5000 album qui sortent par an. Ça fait une centaine par semaine. Les libraires ne peuvent pas tous les mettre en avant. C’est compliqué. Les jeunes auteurs sont un peu désespérés parce qu’ils ne peuvent pas en vivre. On est trop nombreux!

Comment le dire aux gens. Si ils veulent faire de la BD on ne pas les en empêcher. Puis ils ont du talent souvent. Mais on est top nombreux, ça c’est sûr.

A mes débuts, c’était vraiment un truc qui était encore très marginalisé.

Quand tu disais que tu faisais de la BD on te regardait et on te demandait …mais pour vivre vous faites quoi ?

On ne croyait pas que c’était un métier. Maintenant, il y a beaucoup de gens qui veulent en faire parce qu’on a une grande liberté,  on peut raconter à peu prés tout ce qu’on veut et relativement facilement. On a pas besoin de faire des décors somptueux, on peut faire des trucs très enlevés. Il y a qu’à voir avec les blogs, tous ces styles de BD où les gens se racontent avec 3 crobards. Maintenant, c’est presque à la portée de tout le monde. (rires)

e.

Es-tu musicien ?

Je le suis devenu sur le tard. Il y a quelques années, j’avais fait un dessin à un « biker » prof de guitare, je lui avais dessiné Lucien sur une Harley pour se le faire tatouer. En échange il m’a offert des cours. J’ai choppé le virus de la guitare et maintenant j’adore ça. Quand j’ai commencé la BD avec Lucien, je chantais dans un groupe composé de dessinateurs ; le « Dennis’ Twist » je faisais des percus mais je n’étais pas vraiment musicien.

Quel serait ton message aux jeunes qui font de la BD ?

Faites autre chose ! (rire)

Non, il ne faut pas les décourager. Je pense qu’il y a encore des possibilités de réussir dans ce métier et d’y faire son trou mais il faut vraiment s’accrocher. Etre un passionné. Il faut être prêt à bouffer de la vache enragée pendant un certain temps au départ. Après, une fois qu’on a mit le pied dans la porte, c’est déjà plus facile. Quand on a commencé à publier, à avoir un petit public etc.. Pour commencer, c’est très difficile mais il faut s’accrocher. Je me souviens que quand j’étais plus jeune je passais des nuits a dessiner, je ne comptais pas mes heures. D’ailleurs je ne voyais pas le temps passer, je prenais mon pied, j’étais heureux.

Quel ton rapport avec les Clubs de motos ?

Je n’ai pas un rapport direct car je ne fais pas partie d’un club mais avec la série « Je veux une Harley » je suis amené à rencontrer énormément quand je dédicace. Marc Cuadrado, le scénariste et moi-même avons pas mal copiné avec les Boozefighters, le chapter qui est dans le Sud et j’en ai rencontré pas mal d’autres qui m’ont invité à des sorties, des barbecues, ça me fait toujours plaisir, ces gens sont cools.

Personnellement j’ai toujours eu un peu de réticence à faire partie d’un club. Le côté «  famille » me lasserait vite . Il y a des gens à qui ça convent très bien mais pas à moi.

J’aime bien être libre, faire ce que je veux avec qui je veux et quand je veux.

Tu as eu pas mal de motos dans ta vie…

Non, je n’en ai pas eu des tonnes. J’en ai eu je crois une dizaine. Un moment, j’en avais 7 en même temps. J’étais obligé d’avoir un box pour ça mais il a fallu que je le libère alors elles sont un peu chez des copains. J’ai vendu mes 2 Triumph, il me reste une BSA, une 500 A7  (une ancienne de la gendarmerie ), une BMW R100 série 7, une XT 500 de 81, une Montesa 247 Cota  et une Bultaco Sherpa 350, je crois qu’on a fait le tour. J’avais un scooter Bernardet que j’ai vendu il n’y a pas longtemps et il me reste un Vespa PX que j’utilise pour Paris tous les jours

Je suis d’ailleurs venu aujourd’hui avec le scooter. Quand il fait froid, c’est plus confort, les pieds et les jambes sont protégés. C’est un PX, il a un look sympa,, je l’aime bien même si c’est assez «  casse gueule »

J’ai eu du mal à te rencontrer pour cette interview…

Je fais pas mal de festivals BD, de dédicaces en concession Harley le week-end, c’est vrai que je bouge beaucoup. Ma compagne vit au Chili et quand je vais la voir il faut faire 13h d’avion alors je reste un peu.

Propos de Frank Margerin recueillis par Dominique Planche

Je Veux une Harley – Editions Dargaud

Site : Les Editions Dargaud

Lucien sur le site de Margerin !

 

 

 

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