Dormir pour mieux voir : l’empire du sommeil au Musée Marmottan-Monet
Douceur profane ou sacrée, abandon profane ou sacré, peuplé de douceur ou de monstres, le sommeil, suprême abandon décliné en œuvres remarquables au Musée Marmottan-Monet.
L’empire du sommeil jusqu’au 01 mars 2026.
Une exposition qui fait du bien dans la dureté du monde actuel.
On arrive au Musée Marmottan-Monet après avoir traversé un vaste jardin peuplé d’enfants occupés à des jeux simples et éternels, d’un manège de vieux chevaux de bois, d’un marchand de jouets, crêpes et sucreries. Un sentiment de monde idéal qui met dans l’esprit de la vieille bâtisse qui nous attend avec ses trésors à l’intérieur…

Je vous suggère de me suivre en trois temps en débutant par les collections permanentes comme on déroule sa journée d’activités pour, ensuite, un peu fatigué, plus passif et ouvert à l’invisible, passer à l’exposition temporaire sur le sommeil.
Comme on franchit la porte du calme et du repos. Comme on rentre en soi-même.
Où sommes-nous pour ce petit voyage ? L’édifice est un hôtel particulier décoré dans le style Empire ayant appartenu au collectionneur d’art de père en fils Paul Marmottan, il présente aujourd’hui les plus grands de l’art du début du 19 ème et du
20 ème siècle.
Le lieu fût légué à l’Académie des Beaux-Arts qui l’ouvrit au public en 1934 et les impressionnistes y firent leur entrée suite à des donations significatives en 1957, puis s’étoffèrent en 1966.
Commençons la visite par la première impressionniste…En 1993 et 1996, les legs des petits-fils de Berthe Morisot (1841/1895) permirent au musée de s’enorgueillir de la plus importante collection mondiale d’œuvres de leur aïeule : 25 huiles, de nombreux pastels et aquarelles. Pour notre ravissement, on y trouve de nombreux portraits de sa fille Julie Manet, les couleurs sont douces, les traits vivants, le coup de pinceau sûr et souple.
Puis, toujours dans les collections permanentes, passage enchanté par les salles dédiées au premier fond mondial de Claude Monet… Cathédrale de Rouen, Impression, soleil levant (que l’on ne regarde plus pareil depuis la magnifique évocation qu’en a faite Cédric Klapisch dans son film La venue de l’avenir), flamboyance des Nymphéas et des vues du jardin de Giverny.
D’autres pièces maitresses, Manet, Pissaro, Sisley, Degas, Gauguin, Caillebotte,Rodin, Boudin, Delacroix…
Vous êtes maintenant prêts à vous abandonner à l’exposition temporaire sur le sommeil… Nourris des splendeurs impressionnistes, vous pouvez en accueillir le calme, regarder avec bienveillance ces yeux clos qui font écho aux vôtres. Laissez-vous porter pour un voyage au cœur de l’abandon, qu’il soit symbolique, profane ou sacré. Érotique ou tutoyant la mort. Avec ou sans rêves. Paisible ou non. Le sommeil auquel nous consacrons 1/3 de notre vie reste un espace intime et mystérieux auquel le choix des œuvres rend là un bel et sincère hommage. Vous serez ravis par la diversité des propositions, par leur qualité aussi. Par l’écho d’humanité que vous sentirez en vous en les contemplant.
Mes petits-enfants sont beaucoup trop minots, mais il me semble évident que cette exposition est un grand plaisir à partager avec des enfants ! Ils y trouveront matière à découvrir tout un monde artistique par le truchement d’un sujet qu’ils connaissent
bien, qu’ils le redoutent parfois ou pas.
EXPOSITION L’EMPIRE DU SOMMEIL AU MUSÉE MARMOTTAN-MONET
JUSQU’AU 1er MARS 2026
Par Anne Vassivière



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