ÉvènementsMusiquePortraits et Interviews

Agoria : La techno Pop et Hip-Hop de la Fnac Live 2019 !

Paris, le 25 Juin 2019

Nous avons rendez-vous dans le 1er arrondissement dans un café mondain de la capitale. Il fait 38°.

Lyonnais, il fait le tour du monde et habite à Paris.

Sébastien arrive, chemise colorée et lunettes fumées.

Nous commandons à boire. Il ne désire pas être filmé. Soit. J’enregistre juste notre échange.

Petit à petit, je découvre un personnage intelligent, aimant la beauté sous toutes ses formes : photographe, musicien, compositeur. Son passé est riche d’expériences, il sort un nouvel album, et ses projets sont multiples.

Valeur sûre de la scène techno hexagonale, DJ et producteur discret mais à la renommée internationale, le CV d’Agoria Live aurait largement de quoi voir ses chevilles enfler.

Cependant, à l’instar de ses modèles (Laurent Garnier, Kevin Saunderson ou Jeff Mills), c’est en toute humilité que le lyonnais offre depuis une vingtaine d’années un itinéraire exemplaire.

INTERVIEW

L’homme  

Je m’appelle Sébastien Devaud, je suis DJ depuis 25 ans, originaire de Lyon, j’aime faire plein de choses très différentes : aussi bien faire le tour de la planète chaque week-end que faire des musiques de films, composer des morceaux pour moi ou pour d’autres ou faire de la photo. J’aime être occupé.

Souvent, on me pose la question : qu’est-ce que c’est un artiste ? Il y a des clichés qui sont que l’artiste  c’est un garçon ou une fille perturbés, écorchés vif, romantiques, qui passent sa vie à boire ou à se droguer et c’est là que sort son plus beau venin. Evidement, l’histoire regorge d’exemples qui valident ceci mais il y a énormément d’artistes que j’ai rencontrés autour de moi, qui sont d’une exigence, d’une organisation, qui sont pointus et ce sont eux qui réussissent aujourd’hui, malgré ce qu’on croit.

Je pense qu’on ne peut pas avoir de chaos sans grâce. C’est le juste équilibre qui donne le résultat.

Pour répondre très clairement à “qu’est ce qu’un artiste ? ” Je dirais qu’à l’inverse d’un artisan c’est quelqu’un qui a plein de cordes à son arc. On peut être un artisan de la musique, un artisan de la peinture, un artisan de la photo, et on est un artiste lorsqu’on manie ces différentes disciplines.

L’organisation pour moi est comment gérer son temps pour être créatif. C’est très difficile aujourd’hui d’être dans une bulle créative avec tout ce qui nous entoure, Instagram, le téléphone etc.

Et moi je ne suis pas encore à ce niveau. Les artistes qui sont les plus prolifiques et les plus doués sont les mieux organisés. Je ne suis malheureusement pas à ce stade. Je fais beaucoup trop de choses pour arriver à l’excellence. Mais malgré tout, j’arrive à être créatif mais pas assez à mon gout.

Je dors très très peu. 4 heures par nuit. J’ai pris ce rythme parce que je tournais beaucoup. Et quand tu tournes beaucoup tu dors 4 / 5 heures par nuit. Tu finis à 5 heures du matin et te lèves à 11h pour prendre ton avion. Et là, ce qui est génial, c’est que je fais une résidence à Ibiza qui s’appelle DRIFT et c’est tous les vendredis, de 21h à minuit. Alors si j’ai envie de sortir ou de me reposer, c’est possible. Ce qui est pour un artiste de musique électronique le bonheur ! En général, c’est plutôt jusqu’à 7 / 8 heures. L’heure à laquelle on se dit où est-ce qu’on va en after…

J’ai aussi joué en Croatie au Festival Sonus. Il y a un même un film français qui avait diffusé des images. Celui de la fille de Lisa Azuelos, Thaïs Alessandrin : Carmen Alessandra. Une sorte de road trip filmé qui avait commencé par la Croatie.

Sur Scène

C’est vrai que parfois, il y a des artistes qui ont des masques sur scène. Ils s’inventent un personnage. Et je n’y arrive pas moi. Je suis dans la vie comme je suis sur scène. Je n’ai pas le talent d’acteurs et je ne sais pas mentir, inventer un rôle lorsque je suis sur scène donc être différent de celui que je suis dans la vie. Ce qui donne une force plus pure.

Je pense qu’on vit dans une époque où tout le monde est acteur. On est amoureux de l’illusion de l’amour. On est bercé d’illusions et de faux-semblants. Être soi sur scène est presque une performance.

Vendredi 5 juillet à 23 h, je serais sur le parvis de l’hôtel de ville à la Fnac Live et je jouerais 20 morceaux en 1 heure. J’adore l’exercice !

La Techno

La musique électronique a été décriée au départ comme étant une musique d’écervelée alors que c’est une musique qui est très proche du Jazz. Elle est assez pointue, il y a des codes, il faut les assimiler pour entrevoir la beauté. Je parle d’une certaine chapelle de la musique techno. J’ai toujours été fan de Basic Channel, de la musique de Détroit,  entre autres. Ça a toujours été mes valeurs lorsque j’ai commencé. Aujourd’hui, je joue beaucoup moins ce genre de musique car c’est important d’aller ailleurs, de “Drifter”, de chercher le point de non-équilibre et c’est souvent là qu’il y a la vérité. C’est en marge qu’on trouve sa vérité. C’est là-dessus que je suis actuellement.

Je viens de sortir un album qui s’appelle DRIFT, et où l’idée c’est vraiment de s’affranchir des codes et des niches. Ne pas avoir peur de faire un album qui soit très éclaté. Je pense qu’il y a 2 façons de faire un album, soit on fait un album avec un seul et même son une seule et même direction et on travaille ce sillon jusqu’au bout ou alors on a un album très éclaté, très versatile, très ouvert où on peut mêler différentes atmosphères, différentes ambiances et c’est le pari que j’ai pris sur ce disque. Il y a à la fois des morceaux hip-hop, pop, techno mais malgré tout j’ai essayé de donner de l’homogénéité à ça. Je sais que c’est difficile aujourd’hui d’écouter un album mais du premier au dernier morceau on a le fil rouge de ce disque.

Je fais beaucoup de musique pour le cinéma et pour un long métrage de Yann Coulon avec Vincent Lindon et François Damien. Je fais ça avec des amis qui sont Jérôme Robotti et Nicolas Becker qui est esthète du son et qui a eu l’Oscar du Sound design editor (Gravity, Revival)

DRIFT, LE VIRAGE POP ET ROCK

Quatrième album studio, après Blossom (2003), The Green Armchair (2006) et Impermanence (2011), sans compter la bande originale de Go Fast (2008) ou les compilations et mixes, voici le très attendu Drift. Un virage, une déviation, un questionnement, ce nouvel album est ancré de mystère au cœur d’une musique électronique toujours aussi envoutante, virant parfois vers la pop, parfois vers le rock. Cela promet des mélodies sinueuses au cœur d’un voyage musical fascinant en compagnie d’Agoria.

NOUVEL ALBUM 2019 : DRIFT

1- Embrace (feat. Phoebe Killdeer)
2- You’re Not Alone (feat. Blasé) (edit)
3- Arêg
4- It Will Never Be The Same (feat. Sacha Rudy)
5- Call Of The Wild (feat. STS)
6- Dominae
7- A One Second Flash
8- Remedy (feat. NOEMIE)
9- Scala (feat. Jacques)
10- Computer Program Reality

 

 

 

AGORIA LIVE sera à la Fnac Live 2019 le 3, 4 et 5 Juillet et présentera son nouvel album

 

Previous post

La Fnac Live Paris 2019 - 28 concerts gratuits le 3, 4, 5 Juillet !

Next post

Motors & Soul 2019, le rassemblement all inclusive

La PariZienne

La PariZienne

No Comment

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *