Débandade, quand les hommes dansent leur révolution
Attention, spectacle jubilatoire !
Débandade, un spectacle de danse comme le théâtre du Rond-Point les affectionne :
pour questionner et étonner. Ici, les stéréotypes de la virilité.
Sept corps pour interroger la masculinité
Sept corps, sept hommes de corpulences et de cultures différentes pour interroger la masculinité, c’est le pari courageux de la danseuse et chorégraphe Olivia Grandville et ses danseurs, Adriano Coletta, Antoine Bellanger, Habaib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Enrique Martin Gil, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault et Eric Windmi Nebie. Car le travail a été créé ensemble.
Humour, ironie et symboles
Le spectacle commence par l’arrivée des danseurs en slip et baskets qui miment des attitudes d’hommes objets, on comprend que la proposition ne sera pas dénuée d’humour. Puis, enchainements d’entrainements sportifs, jeu avec des deux boules de pétanque comme s’il s’agissait d’un ballon de football. Ironie. Sur le côté, une tête de cerf empaillée raconte une autre histoire de virilité stéréotypée.
Une narration foisonnante et maîtrisée
Les scènes défilent sur un rythme soutenu, les danseurs savent tout faire, du Sacre au rap en passant par l’opéra et une chanson de Gainsbourg. Ça part dans tous les sens ? En apparence seulement, la trame est celle d’hommes qui racontent au micro ou en vidéo leur rapport au corps, à leur art, la danse, au père, à la mère, à la sexualité.
Paroles intimes et regards culturels
L’un se demande pourquoi ils féminisent les insultes entre eux. L’autre explique que, dans son pays, les hommes dansent autour des femmes. Chacun évoque son vécu par petites touches sensibles.
Une création sonore remarquable
La création sonore est riche, Laurie Anderson entonne son O Superman, la chorégraphie de Nijinsky est dansée sur Le Sacre entrecoupé de basses technos.
Toute la musique fonctionne à merveille.
Une révolution masculine en écho au féminisme
Une pièce chorale qui fait écho aux révolutions féministes, car les hommes aussi, ont leur révolution à faire. Eux aussi sont victimes à leur manière du patriarcat.
Voici donc un état des lieux tout en nuances et humour. Insolence et tendresse. Dérision et sensibilité. Animalité et vulnérabilité. Tous les clichés sont montrés pour être dénoncés avec simplicité et efficacité. Rire aussi.
Des corps multiples, une parole juste
Sept sacrés danseurs. Et le bonheur de voir des corps d’hommes variés, la beauté de toutes les morphologies. De leur donner la parole par le corps et la voix. Une parole qui n’est pas caricaturale, enfin !
Par Anne Vassivière
Informations pratiques
Jusqu’au 20 décembre au théâtre du Rond-Point.
distribution
Conception: Olivia Grandville
Choreography: Olivia Grandville and the performers
Performers: Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martin Gìl Enrique, Ludovico Paladini, Matthieu Patarozzi, Matthieu
Chorégraphie Olivia Grandville et les interprètes
Avec Habib Ben Tanfous, Jordan Deschamps, Martín Gil, Adriano Coletta, Matthieu Patarozzi, Matthieu Sinault, Eric Windmi Nebie, Antoine Bellanger
Création sonore Jonathan Kingsley Seilman
Création vidéo et regard extérieur César Vayssié
Création lumière Titouan Geoffroy et Yves Godin
Scénographie James Brandily
Costumes Marion Régnier
Collaboration Aurélien Desclozeaux et Rita Cioffi
Régie plateau et vidéo Titouan Geoffroy
Régie son Thibaut Pellegrini
Régie lumière Sébastien Vergnaud




No Comment