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Kaori : Les âmes musicales de la Nouvelle-Calédonie

Le duo néo-calédonien Kaori marque son retour avec la sortie, en juillet 2024, de leur troisième album intitulé “Dans l’attente d’un signe”. Ce projet, né sous les Tropiques et finalisé à Colombes, propose 11 titres ensoleillés où le folk-reggae revisité se mêle à une poésie lumineuse. Chaque morceau nous emporte dans un univers musical porté par des mélodies douces et des rythmes ondulants.

S’inspirant des accords de Neil Young et du picking arachnéen de Marcel Dadi, Thierry Folcher, voix et compositeur du groupe, fait glisser sur cet album une poésie solaire imprégnée de récits humains. Descendant de bagnard, il enrichit sa plume d’histoires personnelles où l’humain tient le premier rôle. Sa voix évoque à la fois la force indolente de James Taylor et les accents humanistes des premiers albums de Maxime Le Forestier.

Thierry FOLCHER

De son côté, Alexis Diawari, qui a grandi au sein de la tribu Kanak, bousculait les traditions en jouant du blues, du reggae et de la soul. Après avoir sillonné le Pacifique comme marin et exercé mille autres métiers, il réalise aujourd’hui son rêve musical, trouvant dans cette collaboration avec Thierry un équilibre parfait.

Kaori est avant tout une belle histoire d’amitié et d’évasion musicale.

Leur nouvel album, intemporel et envoûtant, s’écoute d’un trait, chaque morceau étant une escale qui invite à la contemplation et à la rêverie.

Entre réalité et mythe, “Dans l’attente d’un signe” capture toute la richesse culturelle de la Nouvelle-Calédonie, tout en explorant des sonorités universelles.

Alexis DIAWARI

INTERVIEW 

DP : Alors, Alexis et Thierry, vous venez tout juste de sortir un album en juillet 2024. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?

Thierry : Oui, effectivement. Notre album, qui s’intitule “Dans l’attente d’un signe”, est sorti cet été. Avant ça, on l’a fait découvrir chez nous, en Nouvelle-Calédonie, où l’on est très attachés à cette notion un peu “ancienne” de l’album, qui, avouons-le, est en voie de disparition. Aujourd’hui, les albums se font rares, mais pour nous, il est essentiel d’avoir un fil conducteur. Le titre phare, c’est “Dans l’attente d’un signe”, et on a construit une véritable atmosphère, des morceaux qui s’enchaînent naturellement. C’est un voyage, un mélange de rythmes latins, de blues, et bien sûr, le Kaneka, le rythme de chez nous. On aime cette idée de traverser des paysages sonores.

il faut imaginer une sorte de reggae océanien avec un ressac doux, comme la houle de l’océan Pacifique. Les rythmes féminins, chaloupés, pas heurtés comme le rock, mais tout en douceur, en mouvement. Et puis, bien sûr, il y a des morceaux instrumentaux comme “Un soir à Yahoué”, une parenthèse de calme, une sérénité à la Verlaine.

DP : Le titre de l’album, “Dans l’attente d’un signe”, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Thierry : Ah, la question à un million d’euros ! (rire) On n’a pas vraiment la réponse. C’est un questionnement. On propose, on suggère, mais sans prétendre avoir toutes les réponses. C’est un album qui parle du cheminement, de la vie, des expériences. Peut-être que le signe qu’on attend est celui que chacun doit trouver pour lui-même.

DP : Vous parlez d’un effet thérapeutique dans votre musique. Pouvez-vous m’en dire plus ?

Thierry  : Ah oui, absolument ! Le mot qui revient souvent dans nos échanges, c’est Ho’oponopono. C’est une philosophie polynésienne qui parle de rééquilibrer les énergies, de se reconnecter aux grandes forces de la nature. Nous, on est bercés par les grands rythmes océaniques. L’océan, c’est la houle, c’est féminin, c’est apaisant. Et puis, il y a ce morceau, “Ma belle îlienne”. On s’inspire de la grâce féminine, de cette force civilisatrice dans un monde parfois brutal.

Alexis (dit Kiki) : Oui, la femme, c’est l’avenir de l’homme, on le dit à notre manière à travers la musique. C’est une société matriarcale d’où l’on vient, et cela influence beaucoup nos rythmes. Ce monde est conflictuel, mais la femme est souvent le centre qui calme les tempêtes.

DP : Vous jouez également à l’étranger. Comment ces influences se mêlent-elles à votre musique ?

Thierry : Ah oui, récemment, on a joué en Belgique, à Namur. Il y a des musiciens belges exceptionnels qui vont nous rejoindre pour notre concert au Sunset le 14 novembre. C’est un peu par hasard, on est passés sur une radio belge et on a fait quelques concerts là-bas. Et puis, c’est toujours bien de jouer avec des Belges… la bière est bonne ! (rire)

DP : Vous faites aussi la promotion de votre île à travers vos chansons.

Alexis : Oui, c’est naturel. La Nouvelle-Calédonie est une île magnifique, presque trois fois la taille de la Corse, mais avec seulement 250 000 habitants. Vous pouvez facilement avoir une plage de 20 km rien que pour vous. Et cette beauté inspire beaucoup notre musique. C’est cette nature qui rend les gens meilleurs.

LE TEST NADINE

DP : Pour finir, je vais vous soumettre à mon test de personnalité, le test Nadine. Donnez-moi trois animaux et trois raisons pour chacun.

Thierry :

  • Le chat, pour son côté mystique et indépendant. Il nous renvoie à nous-mêmes, c’est l’animal sacré des Égyptiens.
  • Le chien, pour sa loyauté et sa gratitude, il nous idéalise, il est fidèle.
  • Et le Thazard, un poisson que j’adore pêcher. C’est la liberté de l’océan, une flèche argentée dans l’eau, il symbolise l’immensité de notre monde.

Alexis :

  • Le lézard, c’est l’origine des Kanaks, il donne la vie et la mort.
  • L’oiseau Notou, le plus gros pigeon arboricole du monde. Il est timide mais observateur, et surtout, il vole
  • Enfin, le requin, pour sa force tranquille. Il est rapide, calme, mais peut devenir très vif, c’est un grand voyageur.

DP : Intéressant ! Le premier animal, c’est comment vous vous voyez. Le deuxième, c’est comment les autres vous perçoivent. Et le troisième, c’est ce que vous êtes vraiment. Merci beaucoup pour cet échange, j’ai hâte de vous voir au concert !

Interview réalisée au Jazz Club Etoile par Dominique Planche.

Concert le 14 Novembre au Sunset Paris

Site officiel Kaori

Bruno Labati Let it Buzz  attaché de presse

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