La revancha del TangoLa revancha del Tango
TANGO OU VALSE SAOULE ?
Ils sont se quittés. De toute évidence ils se sont aimés. Mais ne l’ont jamais dit, ou pas vraiment, ou si mal. Le hasard, ce que l’on croit d’abord être le hasard, va réunir ces deux amants dans le bar désert d’un hôtel de luxe, quelque part en bord de mer. Dans une mise en scène minimaliste à souhait, une économie de gestes qui évitent aux personnages de trop se dévoiler, la chorégraphie se met peu à peu en mouvement. La sobriété des acteurs sera bientôt contrecarrée par l’ivresse des protagonistes. Les corps s’approchent puis s’éloignent, les mains se frôlent, les mots s’interrompent. Ne pas trop en faire, un pas en avant, deux en arrière. Mais ne pas quitter la danse, ne pas rater le coche car l’occasion ne se représentera sans doute pas, ils le savent bien.
UN TANGO COMME UN COMBAT
Danser c’est accompagner, s’accrocher ne serait-ce qu’à bonne distance. Mais en l’espèce, danser c’est aussi combattre. Se montrer adroit à planter les banderilles qui toucheront sans tuer, sans laisser de blessure qui ne pourrait cicatriser. Il faut faire mine de combattre pour céder le terrain nécessaire, imperceptiblement. Et s’assurer de la subsistance de l’amour que l’autre nous porte.
Si l’amour peut renaître, il faut tuer l’histoire précédente, vomir ce qui a séparé, les non-sens iniques. Ici comme toujours, les aimants s’attirent pour se repousser lorsqu’ils croient bon d’inverser leurs polarités, par jeu parfois, par orgueil souvent, par erreur toujours.
ECRIRE UNE HISTOIRE UNIVERSELLE PUIS… RECOMMENCER
Certains critiques ont dit un peu vite qu’on oublie que ce sont deux hommes… pas tout à fait exact. Comme beaucoup d’œuvres qu’il me plait de chroniquer, celle-ci est empreinte d’une universalité qui fait oublier le sexe des personnages. Mais par bien des aspects, le chemin emprunté par ces deux-là reste très masculin, celui d’un combat de coqs.
Les écrivains disent parfois récrire toujours la même histoire. Si vous aimez Besson et avez lu son dernier roman “De là on voit la mer”, vous verrez combien cette pièce en est le négatif sur bien des plans. Il m’a juré ne pas avoir fait exprès. Récrire une histoire… à l’envers ?
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