Episode 1 – Bruno Gaccio, sa colère et son bonheur par LaParizienne

Paris, le 24 Février 2012.
Le rendez-vous avec Bruno Gaccio s’est fait de manière improvisée le matin pour le déjeuner.
Un rendez-vous qui s’annule de son côté, et une interview qui se dessine pour moi.
L’heure est fixée à 12h30.
Je suis avec une valise car j’ai dormi à l’hôtel la veille. Pendant que j’attends Bruno dans un resto du 4ème arrondissement de Paris, l’Area, je me dis que je vais rencontrer un homme qui a marqué ma jeunesse et une majorité des français.
Bruno Gaccio s’est occupé pendant 20 ans des « Guignols de l’info » sur Canal +.
C’est tout une culture télévisuelle, un humour aiguisé, attendu et désiré.
Blogueuse Parizienne… J’adore ce que je fais !!
Un scooter arrive et se gare devant le resto.
Je reconnais Bruno.
Je ne comprends pas trop comment le temps a fait pour épargner cet homme.
Il est magnifique d’assurance et surtout d’être venu.
J’avoue que j’ai un peu le trac.
Car comme d’habitude, pour ne pas me mettre la pression, je n’ai rien préparé.
Je sais en gros les questions que je veux lui poser mais il faut que ça se passe de manière naturelle, sans mise en scène.
Nous allons déjeuner ensemble et l’interview va se dérouler merveilleusement bien.
Je lui demanderai ce qui le rend heureux et le met en colère, des renseignements sur l’affaire des écoutes téléphoniques au temps de Lescure etc.
D’une façon claire et posée, Bruno répondra à mes questions sans hésitation.
Un homme à suivre…

EPISODE 1 – La Colère et le bonheur vus par Bruno Gaccio

« Qu’est-ce qui te met en colère ? »
C’est de voir une campagne électorale partir en sucette sur le thème : « Il n’arrête pas de mentir, il n’est pas capable de diriger un pays » et l’autre de l’autre côté : « Oui mais son bilan … » et ça part en sucette, il n’y a pas de projet.
Je me dis que ça partait plutôt bien,sur des valeurs importantes et là, ça me met en colère parce que je pense que tout le monde le voit que ça part en sucette, que ce n’est pas au niveau.
Tout le monde voit ce que fait l’actuel président de la République qui fait comme s’il n’avait jamais été président ! C’est énorme !
Je ne sais pas si ça va marcher mais si ça marche ça va me décevoir. Ca va me mettre en colère oui.
« Tu vas voter ? »
Alors jusqu’à ce matin je me disais oui, je vais aller voter. Et puis je vais aller voter blanc. Et comme on n’a pas le droit de voter blanc en France. On a le droit de boire du blanc mais de voter blanc non.
J’irai voter, mais je mettrai 1 bulletin ou 2, je ne sais ce que je pourrai faire parce que le bulletin blanc n’est pas reconnu, il est assimilé à un bulletin nul : Il n’existe pas.
« Qu’est-ce qui te rend heureux ? »
Ne penser à rien.
Etre léger et ne penser à rien.
Quelles que soient les circonstances, je voudrais que s’exprime ce bonheur, ce serait : ne pas y penser.
C’est passer un long temps sans penser.
Ne pas voir une situation telle qu’elle est, telle qu’on voudrait qu’elle soit, telle qu’on l’a imaginée, de la vivre telle qu’on la vit en ce moment. Etre tranquille. Ne pas penser.
« Et ça t’arrive et dans quelle situation? »
C’est très rare.
Ça m’arrive avec mes enfants, il y a des moments où je ne pense à rien, je suis juste avec eux, à jouer, à parler, sans me demander si l’école ça va, si la grippe qu’il a va bien, si ma fille qui chante a bien chanté dans le concert qu’elle a donné (Charlotte Gaccio), si moi j’ai aimé ce qu’elle a fait, si je suis content des notes. Sans penser à rien.
Juste me dire : « on est là, et on ne pense pas. »
Et parfois on rit pour une bêtise monstrueuse et ça j’aime bien.
Bruno Gaccio par Dominique Planche

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Biographie

Fils unique d’un maçon italien et d’une papetière, sa mère le fait engager comme apprenti typographe dans une imprimerie en 1973. Il y découvre la CGT et les auteurs anarchistes. Par insouciance et facilité, il devient dealer de drogue (shit) de 16 à 17 ans 1 mais quand le trafic passe à l’héroïne, il s’enfuit dans la Drôme où il devient chevrier-fromager.
Montant sur Paris, il apparaît au cinéma, en 1983 comme acteur dans Vive les femmes et en 1992 comme scénariste d’Une Journée chez ma mère.
À partir de 1992, année où il est entré à Canal+, il est coauteur des Guignols de l’info, avant d’en devenir un peu plus tard le leader.
En 1996, il essaie un temps de succéder à l’antenne à Antoine de Caunes dans l’émission Nulle Part Ailleurs de Philippe Gildas, aux côtés entre autres du comédien comique José Garcia, avec moins de succès que son prédécesseur.
En juillet 2002, le groupe Vivendi Universal (propriétaire de Canal+) est au bord de la banqueroute avec une perte comptable abyssale de 23 milliards d’euros (record de perte annuelle pour une entreprise française) et son PDG Jean-Marie Messier est licencié. Porte-parole des salariés de Canal+ lors de la « révolte » d’avril 2002 qui fait suite à l’éviction de Pierre Lescure, il tient des propos très durs envers Jean-Marie Messier : « Il a voulu faire de la télévision à péage, les résultats nous ont montré qu’il ne savait pas faire. Il a ensuite voulu faire du cinéma, les résultats nous ont montré qu’il ne savait pas faire non plus. Et c’est cet homme qui se permet de licencier celui qui avait avant lui fait prospérer Canal Plus ! ». Il devient alors la bête noire des dirigeants qui se succèdent dans ce Canal+ en pleine crise. Sa vie privée aurait été alors espionnée et la chaîne est mise en examen pour complicité d’atteinte à la vie privée en 20102.
Il a tenu cependant bon et aujourd’hui dans un Canal+ apaisé il codirige l’écriture des fictions françaises produites par la chaîne.
On lui doit aussi la mise en place des mini-fictions sur Canal+ aux côtés du producteur Gilles Galud (La Parisienne d’images).
Il est également l’auteur de plusieurs spectacles interprétés sur scène par Charlotte de Turckheim et Patrick Timsit (notamment du sketch qui a valu à ce dernier des démêlés avec la justice et des associations soutenant les trisomiques).
En 2005 il coécrit un livre avec le magistrat Philippe Bilger et Gilles Verlant Le Guignol et le Magistrat sur le thème d’un dialogue sur la liberté d’expression et sa révolte contre l’omnipotence de l’argent. En 2006, il écrit les commentaires de la BD sur Jacques Chirac La success story du président et devient directeur adjoint de la fiction française chez Canal +.
À la mi-janvier 2007, Bruno Gaccio annonce qu’il quittera les marionnettes de Canal+ en juin, après la présidentielle, au terme de quinze années d’écriture3. Il garde ses responsabilités au département fiction de la chaîne et devient directeur de La Fabrique.
En 2008, il crée Grand Hôtel Productions avec Gilles Galud.
En 2010, il apparaît aux côtés de Dieudonné dans le livre-interview Peut-on tout dire ? à nouveau sur la liberté d’expression.
En 2011, il signe l’adaptation française d’Avenue Q, comédie musicale importée de Broadway qui se jouera à partir du 7 février 2012 à Bobino.
Le 21 septembre 2011, il rejoint l’équipe de Laurent Ruquier dans l’émission On va s’gêner

Émissions
Le Petit Théâtre de Bouvard.
1992 : Les Guignols de l’info sur Canal +.
1996 : Nulle Part Ailleurs sur Canal +.
1998 : Un an de plus sur Canal +.
2006 : La Nouvelle Trilogie sur Canal +, trois saisons.
2011 : Comme on nous parle sur France Inter.

Vie privée
Il a été en couple 15 ans avec la comédienne humoriste Michèle Bernier (fille du comédien humoriste Professeur Choron) avec laquelle il a eu deux enfants (Charlotte et Enzo), puis il a vécu 2 ans avec Agnès Michaux, l’ex-présentatrice de C’est pas le 20 heures de Canal+, avec laquelle il a eu un enfant (Amedeo).

Polémique et Justice
En 2001, il est attaqué par Jacques Blanc pour injure publique. Il a été relaxé.
En 2005, Pierre Martinet publie un livre intitulé Un agent sort de l’ombre dans lequel l’ancien agent de la DGSE affirme avoir filé et photographié Bruno Gaccio à la demande de Gilles Kaehlin à l’époque responsable de la sécurité de Canal+ et de son adjoint, Gilbert Borelli. Bruno Gaccio porte plainte contre X pour atteinte à la vie privée d’autrui.
En 2006, il est accusé devant le tribunal correctionnel de Paris de violences avec arme par destination. Il a porté un coup au visage d’un journaliste avec l’antivol de son deux-roues, aux abords du musée d’Orsay dans le 7e arrondissement de Paris. Celui-ci accompagnait un photographe qui avait, peu avant, pris un cliché de Bruno Gaccio en compagnie d’une jeune femme. Le 24 janvier 2007, Bruno Gaccio est condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 2 000 euros d’amende pour ces faits. Il est également condamné à verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la victime et 800 euros d’amende pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement d’ADN en garde à vue.

Citations
« Le mari idéal, c’est celui qui rentre tôt, fait les courses, la vaisselle et s’occupe des enfants… On en conclut que le mari idéal, c’est la femme ! »
« Je trouve bien qu’une équipe de foot de la banlieue de Saint-Étienne accède à la demi-finale de la ligue des champions. Sérieusement cette guerre entre Saint-Étienne et Lyon, c’est seulement du folklore. »
« Je ne crois pas en Dieu, il n’existe pas. C’est lui qui me l’a dit. »
« Pourquoi j’ai la sensation que, en vivant bien dans un monde de merde, peut être que je suis un peu une merde aussi ? »

Bibliographie
2004 : Le Guignol et le Magistrat – avec Philippe Bilger et Gilles Verlant – Flammarion (dialogue sur la liberté d’expression et l’argent).
2006 : La success story du président – avec Cabu etc – Édition Hoebeke (bande dessinée humoristique sur le président Jacques Chirac).
2010 : Peut-on tout dire ? – avec Dieudonné – Editions Mordicus (sur la liberté d’expression de nouveau).
2011 : La révolution ? On s’rappelle – Editions Descartes & Cie. (ISBN 978-284446-181-0).
2011 : Blanc c’est pas nul – avec Marie Naudet Editions Descartes & Cie. (ISBN 978-2844461971).
Source Wikipedia

http://www.avenueq.fr/
Location Bobino
14 – 20 rue de la Gaité
75014 Paris
Métro Edgar Quinet ou Gaité
T : 0820 00 90 00
Du mardi au samedi à 20h30
Le samedi et dimanche à 17h.