Cinéma

Chroniques cinéma : séance de rattrapageMovie Chronicles: up session

Parce que le rythme de sortie est toujours très soutenu, parce qu’aller au cinéma n’est pas le seul moyen de voir de bon film,

Vents d’Orage vous livre une ribambelle de chroniques cinéma pour vous aider à rattraper votre retard.

– Disparue en hiver :  ****

Le deuil est un sujet très délicat que le cinéma comme d’autres médias s’effraient à appréhender. La colère sourde, les mécanismes psychologiques, le sentiment de dépossession, d’injustice… comment en parler, rendre l’émotion ? Christophe Lamotte y parvient magnifiquement dans ce film sombre où un fait d’hiver permettra peut-être à ce père broyé par la perte d’un enfant, d’expier une culpabilité dont on ne sait rien. L’idée forte tient précisément à n’en dire trop sur ce qui s’était passé. On devine, on présume dans les traits d’une mère interprétée par la magnétique et profonde Géraldine Pailhas, actrice sous-estimée à la carrière pourtant exemplaire dans ses choix de rôles. Et dans les non-dits de cet ancien flic incarné par un étonnant Kad Merad. Vous penserez à “La nausée” de Sartre… l’on observe un être s’acharner à retrouver une ado, le coeur au bord des lèvres, même si elle n’est pas sa fille. Malgré l’issue, inéluctable et attendue, peut-être le couple pourra-t-il alors continuer à avancer.

– Une merveilleuse histoire du temps :   ****

Qu’il s’agisse là d’un biopic sur l’un des plus grands mathématiciens et astrophysiciens du 20ème siècle importe peu. Ce n’est en définitive qu’une trame de fond pour montrer avec la plus grande pudeur sans pourtant rien cacher, et la juste distance, la maladie qui s’immisce dans le corps mais aussi dans le couple. L’abnégation sera-t-elle forte assez pour tenir la longueur ? Cette chronique aura elle aussi la pudeur de ne rien en dire car le film mérite le déplacement pour que vous le découvriez à votre tour.

– Les nouveaux sauvages :  ***

Beaucoup de critiques élogieuses pour ce brulot argentin présenté par sieur Pedro Almodovar en personne. C’est pas mal fait, plutôt drôle et politiquement incorrect. Mais inégal. Le ton décalé rappelle celui des grands Dupontel où la folie des hommes n’a d’égal que leur grotesquerie (chouette substantif que je viens d’inventer là).

– The smell of us :  ***

Comme à chacune de ses réalisations, Larry Clark frôle le film de cul sans oser y aller franchement. C’est sans doute ce qui gêne, au final. Il prend un plaisir non dissimuler de jeunes éphèbes, allant jusqu’à renifler leurs aisselles ou leur poils pubiens mais la révolte de jeunes adolescents désœuvrés mais pas désargentés sonne un peu faux. Pas inintéressant, parfois très esthétique parfois poseur, ce metteur en scène tente depuis des lustres de montrer le tourment amoureux chez de jeunes qu’il ne comprend pas vraiment. Il leur prête ses propres fantasmes quand il devrait leur faire les angoisses à basculer dans l’âge adulte. Une fois encore il n’y parvient que partiellement.

– Chic :  ***

Petite comédie sans prétention mais agréable. Prometteuse en tout cas. On ne tombe pas dans la gaudriole franchouillarde… suffisamment rare pour être souligné. Marina Hands tient bien la route face à une Fanny Ardant moins inspirée que de coutume. Mais le face à face et ce qui les travers qui les réunissent à la fin du film est une trouvaille, un jeu de miroir malin tout comme l’écriture nerveuse, pince sans rire et parfois franchement originale, d’un scénario qui l’est tout autant. La dernière partie, très happy end à l’américaine, gâche un peu le plaisir pris avec Stocker en lèche-cul version sous-merde et Elmosnino en dandy-muse agricole.

– Whiplash :  ***

Bien filmé, bien joué, bien dirigé. Oui mais… le personnage du prof. hystérique et odieux fait trop longtemps basculer le film dans un “Full metal jacket” musical. On ne dit pas assez de la passion dévorante conduisant à tous les excès. Le combat final est un peu convenu et à bien y réfléchir, l’amour de l’art aurait du rapprocher élève et maître dans une complicité, même si elle devait s’épanouir dans la violence, que le film peine à effleurer. Le sacrifice et l’exigence sont l’apanage des métiers artistiques mais ici la sueur et le sang ne disent pas l’amour et la beauté comme le merveilleux “Black Swann” de monsieur Aronofsky.

– The Riot Club :   ***

Je n’ai pas aimé ce film et pourtant j’aurais bien voulu. Les personnages sont assez bien campés mais trop lisses dans leur psychologie, trop marqués et binaires pour que cela fonctionne vraiment. Une dizaine de pêteux friqués et arrogants, tout en gueule, se retrouve dans le club aristo qui doit leur servir de sas d’entrée à la gouvernance du monde. On pense aux sociétés secrètes, aux génies de la finance, d’aujourd’hui et de demain, qui asservissent les peuples depuis des générations, sans limites, sans règles. Mais la force du propos s’amoindrit lorsque la seconde partie tourne à gabegie ultra violente avec comme ambition de montrer la lutte des classes. Le monde a changé. La lutte des classes est un pantin désarticulé. L’auteur n’ose le dire que quelques secondes, lorsque le tortionnaire dit à sa victime qu’elle l’aime, qu’elle rêve de prendre sa place. Le film eut pu raconté combien nous courrons inutilement après la gloire, l’argent, le pouvoir. Pas seulement ceux qui mènent le monde. Ils n’y parviennent d’ailleurs que parce que nous sommes devenus des esclaves volontaires, croyant leur destin accompli lorsque nous enfilons un jean Versace sur notre petit cul, non ?

– Valentin Valentin :  **

Ruth Rendell est dans la tradition de ces écrivains anglo-saxons plus que doués pour le polar des plus noirs et tortueux, que l’on pourrait situer entre Agatha Christie et Denis Lehane. Pascal Thomas fait ici l’adaptation d’une de ces œuvres sur une tonalité beaucoup trop guillerette pour que ça fonctionne, en tout cas pour moi. C’est mou comme le cinéma de Denis Podalydes. La galerie de personnages plutôt bien esquissés mais sans assez d’épaisseur, et de noirceur donc, rend l’intrigue secondaire. Vincent Rottiers et Arielle Dombasle s’en sortent un peu mieux. Valentin doit mourir mais mieux vaut dévorer le livre pour savoir pourquoi.

– Captives :  ****

Atmosphère pesante, ouateuse, comateuse pour ce polar, un vrai bon celui-là, qui a l’intelligence de son scénario. Dérangeant parce que la première captive, sans verser dans le syndrome de Stockholm, se laisse amadouer, manipuler, embobiner pour attirer d’autres victimes dans une machinerie pédophile qui n’est jamais montrée. C’est ce qui fait la puissance climatique, sans violence ou si peu. Reynolds surprend comme quelques années auparavant dans un rôle de cinglé à la hache bien aiguisée. Fan aussi de cette comédienne découverte dans “Trance”, Rosario Dawson. La neige est un piège, elle étouffe tout ou presque, vous verrez.

– Invincible :  ***

Vous vous souvenez sans doute de ce sublime film “Les charriots de feu” dont, de toute évidence, Angelina Jolie s’est inspirée pour la première partie de cet “Invincible”. Elle maîtrise l’image, le cadrage et les mouvements de caméra sont bien sentis. Mais le film pêche dans sa longueur, ses répétitions. Pas déplaisant malgré un comédien principal fade (comme Personnaz chez Warnier dans une thématique proche) et/ou pas très bien dirigé. L’histoire de cet athlète et soldat torturé au-delà de l’imaginable reste cependant une belle découverte.

– Exodus :  ***

Comme avec le Warnier, déçu par ce nouveau Ridley Scott, auteur pourtant de mon film préféré de tous les temps, “Thelma et Louise”. On est loin de la profondeur psychologique et spirituelle de “Gladiator”. Il traite cette fabuleuse épopée de l’Ancient Testament comme un film de science fiction ou pas loin. Ca sens le film de commande à plein nez, c’est spectaculaire mais sans beaucoup d’âme.

– A most violent year :  ****

Le film à voir absolument en cette rentrée 2015, pas uniquement parce que c’est les vacances (ah bon, vous avez repris ?!) ou qu’il fait froid dehors. Ce jeune réalisateur a un talent fou qui s’inscrit dans l’héritage des Brian De Palma ou Martin Scorcese. Climatique à souhait, souvent volontairement irrespirable sans la moindre emphase pour autant, le film décrit comment il faut s’arranger de toutes parts, s’accommoder des règles en cette année 81 pour conduire un business et accéder au rêve américain. Tout est décrit avec beaucoup de finesse, sans le moindre effort didactique. Un rien esthétisant… le prochain pourrait bien obtenir un 5/5.

– La famille Bélier :  ****

Très joli conte de Noël avec des ados certes patauds dans les rôles titres mais une belle manière de mettre en lumière le handicap sans pathos ni misérabilisme. C’est ainsi une réussite commerciale et socio-cinématographique après “Intouchables”. Viard à son top tout comme Damiens.

– Une heure de tranquillité :  ***

Gentillette adaptation de la pièce de Florien Zeller. Pas renversant mais plaisant. Christian Clavier mène les ressorts de l’histoire d’un bon rythme avec force de mimiques et de râleries inspirées du maître De Funès. On se fout un peu du scénario plutôt bidon et creux (normal puisque bidon) mais on passe un bon moment . Fallait-il voir ce téléfilm sur grand écran ? Pas sûr.

– Comment tuer son boss 2 :  *

A chier, nul, lourd, surjoué, vulgaire, mal interprété. Bon ok le 1 n’était pas beaucoup mieux, donc le 2, que voulez-vous…

– Le temps des aveux :   ***

Je rêvais d’un retour plus flamboyant de la part de Régis Warnier, magnifique conteur de cette France coloniale que lui seul rendait avec poésie et sans l’once d’une complaisance malgré la nostalgie que d’aucuns peuvent légitimement témoigner à l’égard de cette période de notre pays. Souvenez-vous des romanesques “Indochine” et “Une femme française”. Personnaz est fade comme toujours, et l’on n’atteint pas la sensibilité et la profondeur d’une autre réalisation sur un thème semblable, sortie il y a peu, “Les voix du destin”.

– Men, women and children :  ****

Très bonne chronique sociale d’un American dream désabusé, désenchanté. Les nouvelles technologies sont un miroir aux alouettes pour tous ceux qui s’y mirent de trop près. Narcissisme, fragilité adolescente, tentations plus ou moins perverses sont au menu d’une comédie dramatique qui évite le voyeurisme par une distance juste, des mots justes, des comédiens justes. Juste une réussite d’autant que les nouveaux médias, s’ils sont vivement critiqués, ne sont pas diabolisés. La fièvre et la naïveté des utilisateurs, elles, apparaissent dans un film à la fausse langueur.

– Puzzle :  *****

Paul Haggis représente ce qui se fait de mieux en matière scénaristique américaine. Leur cinéma a quelques longueurs d’avance en matière de narration. L’habilité de Haggis explosait au grand jour aux côtés de Clint Eastwood puis dans son 1er long métrage en tant que réalisateur, “Collision”. Ici les ingrédients restent les mêmes avec plusieurs histoires évoluant en parallèle. Il faut se montrer très patient, tout comme il laisse le temps à ses acteurs d’exprimer leur art et leurs sentiments, pour devenir ce qui les lient entre elles. Rarement le cinéma rivalise avec la littérature mais “Puzzle” y parvient, mêlant fiction et réalité, imagination du narrateur et déroulement de sa propre vie. Une masterpiece que vous ne devez manquer sous aucun prétexte, aussi parce que le casting est assez bluffant.

– La French :  ****

Plein de raisons de ne pas aller voir ce film : le parallèle redondant/pénible fait par les médias entre les carrière de Dujardin et Belmondo, le peu d’intérêt que représente pour moi le milieu de la pègre fut-elle marseillaise et seventies, les efforts souvent caricaturaux pour retranscrire l’atmosphère historique quand les sentiments restent le vrai moteur de toute expérience artistique. Et bien j’avais tort et dans les grandes largeurs. La famille du magistrat, assassiné pour le zèle infatigable dont il fit preuve pour faire tomber un French Connection qui étendaient ses tentacules jusqu’au sommet du pouvoir, a critiqué le passé d’addict au jeu du Juge Michel. Ce point de l’histoire, inventé ou non, est cependant la clé de voute du scénario. Car le caïd comme son poursuivant se prennent à un jeu éminemment dangereux. Qu’il s’agisse de drogue, d’argent, de meurtre, tout est pour eux dans les mains d’une roulette, russe bien entendu, qui les fait sans cesse flotter entre griserie et peur intériorisé. Ce polar réunit un casting de feu, jugez plutôt : Dujardin, Magimel, Lelouch, Sallette, Doutey.

– Night call :  ****

Il est des œuvres qui créent le malaise. Le cynisme rampant de notre époque trouve dans “Night call” une sublimation qu’on s’en veut d’apprécier. Le personnage central habité par Jake Gyllenhaal, un des plus grands acteurs de sa génération avec Joaquin Phoenix et Ryan Gosling, démontre la folie du monde dans lequel nous vivons. Pas seulement des médias mais bien de nos tentations voyeuristes qui nous plantent pendant des heures devant les images indécentes des chaines d’info en continu et nous font ralentir sur l’autoroute pour admirer le sang sur la chaussée d’un accident banal et hypnotisant à la fois. Pas vous, me direz-vous ? Peut-être que certains parviennent à lutter mais depuis si longtemps nos yeux et nos cervelles sont lobotomisées par la pub, les news… l’appétence pour le sordide et le sensationnel s’est incrustée dans nos gênes. Cet apprenti journaleux sera prêt à tout pour la gloire, l’argent, la reconnaissance, l’attention. Quelques uns diront l’éthique, la morale, le droit, sans être entendus bien évidemment. Le temps présent est bien au-delà de ces conjectures. Tout à un prix. Tout doit être montré. La vérité ? C’est celle que l’on raconte bien davantage que celle que l’on cherche. J’avais adoré “Personnel et confidentiel” pour le journalisme d’investigation qui faisait honneur à ceux qui le portaient au péril de leur vie. 20 ans plus tard “Night call” balaye d’un revers de caméra toute explication, toute dialectique. Ne pensez plus, regardez. Mais regardez, putain !

– Mr Turner :   ****

Timothy Spall incarne avec un animalité rare ce maître anglais du pré impressionnisme. Une époque charnière pour l’occident à la tête duquel le Royaume Uni étalait sa puissante industrielle. Le charbon, le chemin de fer, le transport maritime sont autant de thèmes que Turner aura sublimés malgré l’âpreté des temps. Mike Leigh rend formidablement la singularité du peintre évoluant dans un univers de nantis. Pour autant il ne perdra jamais de vue la dimension sociale de son travail. Par les sujets traités mais surtout en refusant que ses œuvres soient la proie des riches collectionneurs. Turner était rude, besogneux à la tâche, violent parfois. Mais ce film nous permet de découvrir que ces traits de caractère étaient les manifestations d’une immense sensibilité. Spall a donc été fort justement récompensé à Cannes pour avoir magnifié cet ours mal léché, capable de la plus grande tendresse et attention à l’égard de son père ou de sa dernière compagne. Les nuances subtiles de son jeu en parfait reflet de l’œuvre immense de William Turner.

– A la vie ****

Peu sont celles qui revinrent de l’enfer. Auschwitz, la shoa, le nazisme… autant de mots qui ne cessent de me terrifier depuis cette époque difficile de l’adolescence au cours de laquelle se forgeait mon intérêt pour cette période maudite. “A la vie” est une ode à l’espoir, délicate et sans pathos. Vous verserez plus de larmes que les 3 protagonistes principaux qui ont tout vu, tout connu, tout subi sans perdre une once de dignité. De leurs souffrances individuelles, elles ne parlent que très peu. Elles se souviennent, bien sûr, mais on comprend que le devoir est ailleurs. Celui de relever la tête, de vivre et d’aimer pour elles-mêmes et pour tous ceux qui en furent privés. Suzanne Clément fait montre une fois de plus. de cette immense sensibilité tout comme dans “Mommy”. Quant à Julie Depardieu, elle trouve enfin un rôle à la dimension de son talent.

– Eden :  **

L’aventure de la french touch au travers du parcours de deux dj talentueux mais qui n’ont pas explosé comme Daft Punk, Cassius ou… David Guetta. Et c’est bien le problème qui donne à ce film une mélancolie certes légitime mais un peu plombante. La réalisatrice met en image et surtout en son (trop) l’histoire de son frère, membre du duo Cheers qui œuvra une quinzaine d’année durant sur la scène house-garage. Même les Etats-Unis leur firent un temps les yeux doux mais le succès est parfois un animal capricieux, fantasque. Il laissera sur le bord de la route bons comme mauvais, en l’espèce deux admirateurs des dieux de la disco et de la house sans jamais réellement parvenir à digérer leurs influences pour livrer leur propre univers. Le film n’est pas un navet mais la narration reste plate, le propos un peu fade et sans beaucoup d’aspérités. Le personnage central perdra sur tous les plans, c’est écrit sur son visage dès les premiers instants. Et la direction d’acteurs ne fera rien pour nous faire croire le contraire. Tristouille à l’image du comédien principal, vraiment pas transcendant.

– La prochaine fois je viserai le coeur :  ****

Vous ne saurez rien. Vous ne comprendrez pas. Aucun commencement d’explication. Quelques bribes, que dis-je, quelques brisures d’un miroir explosé où vous croirez entrevoir le reflet d’une personnalité ambivalente à la sexualité hésitante. Quelques secondes d’un repas de famille où père et mère se montrent cassants, humiliants, fins comme du gros sel à évoquer l’aveuglement dont le fils fait montre face â une fille éprise de lui. Le diable est là, fait son œuvre. Ni la flagellation, ni les cris de rage noyés de larmes, ni les meurtres enchainés à un rythme frénétique ne calmeront la bête. Canet, impressionnant dans le panel d’émotions qu’il visite, ne semble pas fou. Il l’est sans nul doute mais impossible de comprendre son référentiel. La furie se déchaine, froide, implacable, troublante voire fascinante de ces faits divers sordides. La fascination du pire tapie en chacun de nous ?

– Quand vient la nuit : ***

Les œuvres de Denis Lehane, auteur de polars -noir très foncé- à succès, est régulièrement porté sur grand écran. On se souviendra notamment des excellents “Mystic river” et “Gone baby gone”. Mais si ces adaptations étaient à la hauteur des textes, cela tenait à la qualité des réalisateurs qui entretenaient à merveille une tension irrespirable en prenant soin de mettre en avant la composante sociale, si chère à Lehane et personnage à part entière. Là tout est focalisé sur les 4 protagonistes principaux, tous très bien interprétés. La mise en scène est trop sage, trop linéaire pour qu’on cherche à pénétrer vraiment leur psychologie malgré une belle pirouette finale à la ‘tel est pris qui croyait prendre’ que quelques détails trop appuyés annonçaient un peu tôt dans le film.

– Respire :  ***

Mélanie Laurent est une très belle comédienne, parfois maladroite dans ses propos qui lui valent railleries sur le net et ailleurs. Hollywood est pourtant venu chercher cette touche-à-tout, avec les succès qu’on connait à son tableau de chasse. Son deuxième film n’a pas échappé à une fronde tellement systématique et pauvre en arguments, qu’elle en devient risible. Oui comme souvent les jeunes réalisateurs, Laurent se regarde un peu trop filmer. Je m’abstiendrai malgré tout de rentrer dans la polémique et vous invite à aller voir cette histoire sur la passion adolescente et la manipulation. A l’instar de celle de “Quand vient la nuit”, la fin vous surprendra sans doute. Tout comme le film lui-même.

– Interstellar :  ****

Christopher Nolan est de ces créateurs hollywoodiens qui, tout en faisant pleinement parti d’une énorme machine, restent suffisamment maîtres de leur œuvre pour ne pas sombrer dans le blockbuster creux et débilitant dont raffole le public américain et qui peu à peu étouffe la production cinématographique mondiale. Tout comme ce pouvait être le cas dans ses “Batman” ou dans “Inception”, “Interstellar” transpire d’une humanité sombre et mélancolique. Les personnages sont condamnés, en ont pleinement conscience et conservent leur dignité. Ils croient parfois en leurs propres mensonges parce qu’ils doivent avancer, essayer de sauver cette putain de planète qui crève sous leurs yeux impuissants. Pour leurs enfants… et pour oublier une condition humaine cruelle où tout s’en ira, quoi que l’on fasse. La prouesse est ici de frotter le particularisme de l’homme, séparé de l’animal par la conscience de sa propre mort, à la pointe des connaissances scientifiques. Nolan réussit le tour de force d’une vulgarisation de cette impossible réconciliation de la relativité générale et de la physique quantique. Il met en scène les trous de vers qui semblent replier l’espace pour voyager instantanément d’un bout à l’autre de l’univers (on pense ici à “Dune” de David Lynch). Il raconte aussi cette inimaginable théorie faisant du temps une dimension physique sur laquelle on pourrait se déplacer comme sur les 3 autres, où toutes les informations du passé comme de l’avenir se révèleraient ainsi accessibles (on pense là à “2001 l’odyssée de l’espace”). Vous avez le vertige ? Le but est donc atteint. Seules quelques longueurs lui ôtent la 5ème étoile. Mais rassurez-vous, ce film en décroche bien davantage en confrontant ses spectateurs aux plus beaux questionnements métaphysiques, religieux et scientifiques.

– Une nouvelle amie :  ***

François Ozon manque parfois d’empathie ou plutôt de compassion avec ses personnages. Il est de ces réalisateurs qui prennent un plaisir un peu vicieux à les regarder se débattre sous leur bocal de verre. Un peu comme Haneke. C’était par exemple le cas dans “8 femmes”, toutes un peu ridicules dans leur rôle face aux autres et à elles-mêmes. Dire que Romain Duris n’est pas tout à fait crédible en femme est un faible mot, surtout dans les premières scènes de travestissement où Ozon le grime plus qu’il ne le féminise. Trop masculin, trop drag queen, on ne sait dire. Mais on reste loin de l’humour décapant et la vérité crue d’un Bertrand Blier dans “Tenue de soirée” ou de la bonne distance sans caricature mais avec la dose nécessaire de violence, d’un Xavier Dolan dans “Laurence Anyways”. Trop didactique avec le personnage de David/Virginia, il sauve son film au travers de celui de Claire dont le trouble suscité par cette nouvelle amie tourne à l’émoi du désir enfoui. La bonne surprise du scénario comme du casting.

– John Wick :  ****

Toc toc toc mais qui est là ? C’est John Wick qui te tuera. Toi le russe, toi la veuve noire, toi le malfrat, par poignées, par dizaines, tout périra. Parce qu’il est le croquemitaine et vous l’avez réveillé. Parce qu’on ne tue pas son chien sans de sa vie le payer. John Wick est noir comme le sang séché, et croyez bien que le sang va couler. Le combat sera long mais John Wick les aura. Toc toc toc mais qui est là ? L’ange exterminateur vous anéantira.

– Vie sauvage :  ****

Cédric Kahn est un réalisateur discret, évoluant dans l’ombre et loin de la sur médiatisation, Cannoise notamment. Ses films mériteraient une plus grande visibilité. Son champ de prédilection : le couple que la passion a fusionné et finit par ne plus se supporter, se déchirer jusqu’au sang, jusqu’à renier l’amour immense du début. Cette histoire ne fera pas exception à la règle et les enfants paieront le prix fort, déchirés et séparés des années durant de l’un ou l’autre de leurs parents. Les acteurs bénéficient d’une grande liberté dans “Vie sauvage” ; on devine que certains dialogues n’ont pas été écrit pour laisser place à la fureur et à la spontanéité. Le casting est une vraie réussite, avec une fois encore Céline Sallette, habitée et mystérieuse donnant toute sa complexité au personnage. Camper avec des alter-mondialistes le cul dans la boue ne me tentait guère… j’avais tort.

– The giver :  ****

A l’heure où d’aucuns estiment inutile voire inapproprié d’inculquer à nos chères têtes blondes le moindre cours d’histoire, l’on peut trouver dans ce film un bon argument de lutte et son argument contraire, d’ailleurs. Certes les références et réflexions philosophiques peuvent sembler un rien naïves. Mais ne perdons pas de vue qu’il s’agit là de l’adaptation d’un roman pour adolescents. Alors que “Divergente” n’avait déclenché en moins que bâillements et autres borborygmes, “The giver” restera à mes yeux un joli conte non sans rappeler les univers de “1984” côté littérature ou de “The island” côté cinéma. La population est conditionnée, décérébrée, sans émotions et donc sans âme car tout sentiment, toute connaissance du passé ont été proscrits. Comment construire son propre avenir sans racines ? Sommes-nous des pions d’un jeu bien trop puissant pour être pleinement lucides de ce qui se trame ? Peut-on vivre sans le moindre libre arbitre, pas même de choisir son métier, être affecté à une famille selon des critères génétiques ? Même s’il ne le dit pas ouvertement, le film parle aussi d’une société sans Dieu. Normal, puisque c’est Dieu qui tue, pas les hommes, pas les religions… le tour de passe-passe est habile ou grossier, selon le prisme que l’on choisit. Cela ne vous rappelle rien ? La parabole est pourtant beaucoup plus réaliste que nous ne sommes prêts à le croire. Mais donnez leur du pain et des jeux et vous les préparerez à tout accepter, jusqu’à cette éthique inversée autorisant à tuer le faible, l’anormal, le déviant. Ca ne vous rappelle toujours rien ? Le IIIème Reich se réincarne parfois dans un discours bon teint. Et nous le gobons chaque jour un peu plus.

– Magic in the moonlight :  ****

Ceux qui lisent régulièrement mes chroniques cinéma savent combien Woody Allen m’ennuie. Ses histoires de bourgeois new-yorkais ou parisiens en proie à de petits ennuis sociaux ou amoureux m’ont le plus souvent laissé de marbre. Il arrive cependant que le réalisateur américain sorte de son carcan comme ce fut le cas avec “Match point”. Ici je trouve enfin une profondeur, sans qu’Allen renie son humour piquant, ce second degré qu’il manie avec finesse. L’amour et la raison, le sens de la vie, l’existence de Dieu, les esprits de l’au-delà, la force de la prière… autant de thèmes abordés dans une enquête sur la forfaiture d’une médium qui voit donc plus large que je ne l’espérais. Bien joué, vous m’avez eu, M. Allen.

– Géronimo :  ***

Le cinéma de Tony Gatlif est à l’image des communautés qu’il aime et qu’il aime filmer : sauvage, intrépide, furieux, flamboyant. Petit problème avec ce nouvel opus : l’abondance donne le tournis -c’était sans doute voulu- et la chorégraphie portant cette histoire frise parfois le ridicule. Le personnage central très bien interprété par Céline Sallette, sombre et lumineuse en même temps, passe un peu trop au second plan. on dirait un remake de West Side Story opposant turques et gitans. Un peu trop “pied au plancher” à mon goût.

– Balade entre les tombes : Histoire vue et revue, sorte de mélange peu inspiré de “Taken” et de séries B années 90. Neeson lui-même n’y croit pas. Dispensable.

– Mommy :  *****

Je garde un souvenir très précis de ce sentiment étrange, mêlant admiration et jalousie, lorsque je choisissais mes idoles. Robert Smith, David Bowie, David Lynch, Margueritte Duras, Romy Schneider, Nicolas De Staël… toutes avaient cette maturité insolente, une compréhension innée, immédiate du monde et des sentiments. Cette capacité à traduire si jeunes les affres de l’amour, les angoisses les plus intimes ne cesse de me fasciner. Xavier Dolan est de cette trempe, avec une conscience aigüe de la force qu’il porte en lui. Il s’agit pourtant d’un être fragile, à la sensibilité exacerbée. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on délivre à 25 ans un tel monument de cinéma. Dolan réinvente la passion -dans le fond comme dans la forme- insufflée au travail de ses prédécesseurs, Lelouch, Campion, Van Sant et d’autres encore. Mais la puissance, la fulgurance… là est l’apanage de cet être solaire à l’intelligence animale. La vie est comme un mur, un mur auquel on arrache des briques pour le malin plaisir de voir s’il peut tenir debout, malgré les plaies, malgré les crevasses gorgées d’acide qu’il nous faut supporter, un sourire de convenance au coin des lèvres. 3 personnages d’une humanité gigantesque, tout sauf banale ou convenue, se meuvent sous nos yeux, tant bien que mal. Ils tombent mais se relèvent, ils hurlent mais ils aiment, ils doutent mais espèrent. Je pourrais dire les trouvailles visuelles, l’âpreté des mots, l’intensité des regards, le combat toutes griffes dehors. Je pourrais dire comment chacun d’eux s’arc-boute pour soutenir les deux autres. Et la sensualité des nuques (comme Van Sant, les caractères se révèlent beaucoup de dos depuis “Les amours imaginaires”) où scintillent 3 chaines, attaches délicates nouant les histoires entre elles, fier témoignage autour du cou. Je pourrais dire bien des choses… elles traduiraient bien piètrement le talent incommensurable de ce réalisateur et de ses 3 comédiens dans un moment de grâce dont je suis ressorti le cœur broyé. Mais là se cache le secret des œuvres qui vous tiennent en vie. Les jambes tremblantes, je me suis extirpé de mon fauteuil les yeux brulants, épuisé. Et j’ai respiré comme cela ne m’était pas arrivé depuis 14 ans, le jour où la même émotion me submergeait en découvrant “Bloodflowers” de The Cure. Xavier chante lui aussi des rêves baudelairiens. Rien ni personne ne lui ôtera ses rêves, jamais. Même si à la fin Lana lui instille que we are “Born to die”.

– White bird :  ****

Gregg Araki est un électron libre dans le cinéma américain. Comme beaucoup de ses compatriotes classés indé, c’est au-delà des frontières US qu’il a trouvé reconnaissance auprès de la critique et d’un public branché. Toujours à mi-chemin entre chronique sociale et onirisme, ses œuvres regorgent de moments étranges alternants avec des scènes du quotidien où les ados font route vers leur propre avenir, comme ils peuvent, errant dans un monde auquel ils ne comprennent pas grand-chose. “White bird” est le pendant plus dark du très chatoyant “Kaboom” où une jeune femme découvrant la vie et les premiers émois sexuels, doit se construire malgré une mère qui disparait soudainement sans explications et un père par trop lisse pour ne pas cacher quelques lourds secrets. Le scénario comme la production ne sont pas sans rappeler “American beauty”. Et la B.O. 80’s se pare de mille trésors : The Cure, Cocteau Twins, Harrold Budd et Robin Guthrie, The Jesus And Mary Chain, Talk Talk… rien que pour cela, quel délicieux moment.

– Samba :  ***

Les deux précédents films de Tolédano et Nakache étaient des films populaires au bon sens du terme. Ils n’hésitaient pas à rentrer dans le vif du sujet, à bousculer, à faire grincer des dents, moquant certaines conventions sociales ou riant à propos du handicap. Cette nouvelle réalisation au casting a priori impressionnant mais au final peu crédible, fait preuve de beaucoup moins d’audace, voire d’un peu de misérabilisme. Le ton est en demi-teinte, les acteurs empruntés, le scénario intéressant mais sous exploité, la réalisation proche de ce qu’on voit en télé… Bof.

– Gone girl :  ***

Déçu par ce dernier Fincher qui trainent en longueur sans jamais parvenir à installer le climat oppressant caractéristique de masterpieces comme “Fight Club”, “The Game”, “Seven” ou “The Social Network”. La narration hyper linéaire, genre la version du mari qui n’en finit pas, puis la version réelle où l’on découvre le parcours de l’épouse… tout confine à une naïveté à laquelle ce réalisateur ne nous avais pas habitué. Comme “Zodiac”, celui-ci est raté même si le scénario recelait beaucoup de potentiel. Les acteurs, trop désinvolte pour l’un, trop lisible dès le départ pour l’autre, semblent s’ennuyer eux aussi. Même la musique de Trent Reznor est plate comme une limande. Seule l’affiche est une merveille qui, avec scénario et l’humour cynique très américain, évite le bouillon à ce thriller un peu oldie.

Parce que le rythme de sortie est toujours très soutenu, parce qu’aller au cinéma n’est pas le seul moyen de voir de bon film,

Vents d’Orage vous livre une ribambelle de chroniques cinéma pour vous aider à rattraper votre retard.

– Extinct in winter :

Grief is a very delicate subject that cinema as other media are afraid to grasp. The dull anger, psychological mechanisms, the feeling of dispossession, injustice … how to talk, make the emotion? Christophe Lamotte succeeds magnificently in this dark film where winter is will perhaps this father crushed by the loss of a child, to expiate guilt of which we know nothing. The main idea holds precisely not say too much about what had happened. We guess, it is assumed in the features of a mother played by the magnetic and deep Pailhas, underrated actress yet exemplary career in his choice of roles. And the unspoken of this former cop played by an amazing Kad Merad. You will think of “Nausea” by Sartre … we observe a being hell-bent on finding a teenager, heart in my mouth, even if it is not his daughter. Despite the outcome, inevitable and expected, perhaps the couple he can then move forward.

– A wonderful story time :

Whether this is a biopic about one of the greatest mathematicians and astronomers of the 20th century does not matter. This is ultimately a backstory to show with great modesty yet without hiding anything, and the right distance, the disease that interferes with the body but also in the couple. Does Self-denial is strong enough to hold the length? This column will also have the decency to not say anything because the film worth the trip for you to discover on your turn.

– The new wild :

Many rave reviews for this Brulot Argentina presented by Mr. Pedro Almodovar in person. It’s not bad actually pretty funny and politically incorrect. But uneven. The offbeat tone reminiscent of the great Dupontel where the madness of men equaled their grotesquerie (noun nice that I just invented there).

– The smell of us :

As to each of his achievements, Larry Clark touches the movie ass without daring to go frankly. This is probably what bothers in the end. He takes pleasure not conceal beautiful young men, up to sniff their armpits or pubic hair but the revolt of disaffected teenagers but not penniless sounds a bit wrong. Not uninteresting, sometimes very aesthetic sometimes setter, this director is trying for ages to show love torment in young he does not really understand. It lends them his own fantasies when it should do their anxieties to rock in adulthood. Once again there succeeds only partially.

– Chic :

Little comedy unpretentious but pleasant. Promising anyway. Do not we fall in franchouillard merry … rare enough to be underlined. Marina Hands holds the road facing a Fanny Ardant less inspired than usual. But face to face and what the shortcomings that bring the end of the film is a find, malignant mirror game as nervous writing, deadpan and sometimes downright original, a scenario that is just as much. The last part, very happy ending to the US, spoils the pleasure taken with Stocker in sub-ass-licking shit version Elmosnino agricultural dandy-muse.

– Whiplash :

Well filmed, well done, well directed. Yes … the character of prof. hysterical and hateful too long switch in the film “Full Metal Jacket” musical. We do not say enough of the consuming passion leading to all excesses. The final battle is somewhat agreed and reflection, the love of art would bring the student and teacher in a complicity, even if it were to flourish in violence, the film barely touch. Sacrifice and requirement are the prerogative of artistic professions but here the sweat and blood do not say love and beauty as the wonderful “Black Swann” Sir Aronofsky.

– Posh : 

I did not like this film and yet I would have liked. The characters are quite well drawn but too smooth in their psychology, too marked and binaries for it really works. Ten Péteux frica and arrogant, while mouth, is found in the aristocratic club should act as the entrance hall to the governance of the world. It is thought to secret societies, financial wizards, today and tomorrow, that enslave the peoples for generations, no limits, no rules. But the strength of about lessens when the second part turns ultra violent chaos with the ambition to lead the class struggle. The world has changed. The class struggle is a disjointed puppet. The author does not dare say a few seconds when the torturer told his victim that she loves, she dreams of taking his place. The film had been told how we run unnecessarily after the fame, money, power. Not just those who run the world. They did indeed succeed because we have become willing slaves, believing their destiny accomplished when we put on a Versace jeans on our ass, right?

– Valentine’s Day :

Ruth Rendell is in the tradition of the Anglo-Saxon writers more than good at polar blacker and tortuous, that could be between Agatha Christie and Denis Lehane. Pascal Thomas is here an adaptation of one of these works on a far too perky tone for it to work, at least for me. It is soft like the movie Denis Podalydes. The cast of characters rather well outlined but not quite thick and dark so makes the subplot. Rottiers and Arielle Dombasle fared a little better. Valentin has to die but better to devour the book to find out why.

– Captives :

Heavy atmosphere, grows like cotton wool, comatose for this thriller, a real good one, who has the intelligence of his script. Disturbing because the first captive Avoiding the Stockholm syndrome, lets cajole, manipulate, bamboozled to attract other victims in a pedophile machinery that is never shown. This is what makes the climate power, without violence or very little. Reynolds surprises as some years before in the role of the crazy good sharp ax. Fan of this actress also found in “Trance”, Rosario Dawson. Snow is a trap, it stifles almost everything you will see.

– Invincible :

You will recall that sublime film “The chariots of fire” which, obviously, Angelina Jolie was inspired for the first part of the “Invincible”. It controls the image, framing and camera movements are felt. But the film fishing in its length, its repetitions. Not unpleasant despite a bland main actor (as in Personnaz Warnier in a nearby theme) and / or not very well directed. The history of this athlete and soldier tortured beyond the imaginable remains a great discovery.

– Exodus :

As with the Warnier, disappointed by this new Ridley Scott, author of yet my favorite movie of all time, “Thelma & Louise.” We are far from the psychological and spiritual depth of “Gladiator”. He treats this epic tale of the Old Testament as a science fiction movie or nearby. It senses the full nose control film is spectacular, but without much soul.

– A most violent year :

The film must see in this fall 2015, not only because it’s the holidays (really, you took!) Or cold day. This young director has an incredible talent who is in the legacy of Brian De Palma or Martin Scorcese. Climate at will, often deliberately breathe without any emphasis so far, the film describes how to arrange all sides, to accommodate the rules this year 81 to drive a business and access to the American dream. Everything is described with great finesse, without any educational effort. A esthétisant nothing … the next could get a 5/5.

– The Aries Family :

Very nice Christmas story with admittedly clumsy teenagers in the title roles, but a nice way to highlight disability without pathos nor misery. Thus, commercial and socio-cinematic success after “untouchables”. Viard its top as Damiens.

– One hour of peace:

Nice bright adaptation of the play of Florian Zeller. Not amazing but pleasant. Christian Clavier leads springs the story of a good rhythm with expressions of strength and râleries inspired master De Funès. We do not care a bit about the phony scenario rather hollow (normal as can) but a good time. Should we see this TV movie on the big screen? Not sure.

– Horrible Bosses 2 :

A shit, no, heavy, overacting, vulgar, misinterpreted. Ok 1 was not much better, so the 2, what do you want …

– Time of confession:

I dreamed of a more flamboyant feedback from Regis Warnier magnificent storyteller of this colonial France only he went with poetry and without an ounce of complacency despite the nostalgia that some people may legitimately testify on this period of our country. Remember the romantic “Indochine” and “A French woman.” Personnaz is bland as ever, and it does not reach the sensitivity and depth of another embodiment of a similar theme, exit there is little, “The voice of destiny.”

– Men, women and children :

Very good social chronicle of an American dream disillusioned, disenchanted. New technologies are a smokescreen for those who put too close to it. Narcissism, teenager fragility, more or less perverse temptations are a dramedy menu avoids voyeurism by a fair distance, the right words, just actors. Just an all new media success, if strongly criticized, are not demonized. Fever and naive users, they appear in a movie the false languor.

– Puzzle:

Paul Haggis represents what is best in American screenplay material. Their cinema has a head start in terms of storytelling. The ability to Haggis exploded into the open alongside Clint Eastwood and his first feature film as a director, “Collision”. Here the ingredients remain the same with several stories evolving in parallel. We have to be very patient, as it allows time for the actors to express their art and their feelings, to become what bind them together. Cinema rarely competes with the literature but “Puzzle” succeeds, mixing fiction and reality, imagination of the narrator and flow of his own life. A masterpiece that you should not miss, also because the cast is quite impressive.

– The French :

Lots of reasons not to go see this movie: redundant / parallel painful fact by the media between career Dujardin and Belmondo, the lack of interest for me is the middle of the underworld she was Marseille and seventies, the often caricatured efforts to recreate the historical atmosphere when the feelings are the true engine of all artistic experience. Well I was wrong and in larger widths. The family of the magistrate, murdered for the untiring zeal he showed to bring down a French Connection which extended its tentacles to the summit of power, criticized in the past for the game addict Judge Michel. This point of history, invented or not, however, is the keystone of the scenario. Because the boss as his pursuer take a highly dangerous game. Whether it’s drugs, money, murder, everything is for them in the hands of a roulette wheel, of course Russian, which makes them constantly float between exhilaration and fear internalized. This thriller combines a light casting yourself: Dujardin, Magimel, Lelouch, Sallette, Doutey.

– Night call :

There are works that create discomfort. Rampant cynicism of our time in “Night call” sublimation that wants to enjoy. The central character inhabited by Jake Gyllenhaal, one of the greatest actors of his generation with Joaquin Phoenix and Ryan Gosling, demonstrates the folly of the world in which we live. Not only the media but our voyeuristic temptations that we are planting for hours before the indecent images continuously info channels and make us slow down on the highway to see the blood on the floor of a banal and mesmerizing accident time. Not you, you say? Maybe some manage to fight for so long but our eyes and brains are lobotomized by advertising, news appetite … the sordid and sensational is embedded in our genes. This journos apprentice will do anything to the fame, money, recognition, attention. Some say the ethics, morality, law, without being heard, of course. This time is well beyond these conjectures. All at a price. Everything must be shown. The truth? This is what they tell much more than what one seeks. I loved “Personal and Confidential” for investigative journalism that did honor to those who wore it at the peril of their lives. 20 years later “Night Call” sweeps a camera reverse any explanation, any dialectic. Do not think, look. But look, damn!

– Mr Turner :

Timothy Spall plays with a rare animal that English master pre Impressionism. A turning point for the West headed by the United Kingdom spread its powerful industrial. Coal, railway, sea transport are themes that Turner has sublimated despite the harshness of the weather. Mike Leigh makes wonderfully singularity of the artist operating in a world of haves. Provided he will never lose sight of the social dimension of his work. By the subjects but especially by denying that his works are the prey of the rich collectors. Turner was rough, needy to the task, sometimes violent. But this film allows us to discover that these traits were manifestations of immense sensitivity. Spall has been justly rewarded in Cannes to have magnified this uncouth, capable of the greatest tenderness and attention towards his father or his last companion. The subtle nuances of the game perfect reflection of the immense work of William Turner.

– A Life :

Few are those who returned from hell. Auschwitz, the Shoah, nazism … so many words that continue to terrify me from this difficult time of adolescence in which forged my interest in this cursed period. “A Life” is an ode to hope, delicate and without pathos. You will pay more tears than the 3 main characters who have seen everything, experienced, suffered without losing any ounce of dignity. Their individual suffering, they speak very little. They remember, of course, but we understand that the duty is elsewhere. He pointed head, live and love for themselves and for all those who were deprived. Suzanne Clément demonstrated once again. this immense sensitivity as in “Mommy”. As for Julie Depardieu, she finally finds a role to the size of his talent.

– Eden :

The adventure of the French touch through the journey of two talented DJ but did not explode like Daft Punk, Cassius and … David Guetta. And this is the problem that gives the film a certainly legitimate but somewhat melancholy plombante. The director puts image and especially its (too) the story of his brother, a member of the duo who worked Cheers some fifteen years in the garage-house scene. Even the United States made their eyes at one time but success is sometimes capricious animal, whimsical. He will leave on the edge of the road as good bad, in this case two admirers of the gods of disco and house without ever actually reaching digest their influences to deliver their own universe. The film is not a turnip but the narrative remains flat, about the bland and without much unevenness. The central character will lose on all fronts, it is written on his face from the first moments. And directing actors will do nothing to make us believe otherwise. Tristouille like the main actor, really transcendent.

– Next time I will be aiming the heart :

You shall know nothing. You will not understand. No beginning explanation. Some bits, as I say, a few broken a mirror in which you believe exploded glimpse reflect an ambivalent personality hesitant sexuality. A few seconds of a family meal in which father and mother show brittle, humiliating purposes like salt to evoke the blindness whose son demonstrated face at a girl in love with him. The devil is there, done his work. Neither flogging or drowned cries of rage tears nor murders chained at a frenetic pace will calm down the beast. Canet, impressive in the range of emotions he visits, does not seem crazy. There is no doubt but impossible to understand its repository. The fury unleashed, cold, implacable, disturbing even bewitching these sordid facts. The fascination of the worst lurking in all of us?

– When night :

The works of Denis Lehane, author of thrillers -black foncé- very successful, is regularly brought to the big screen. We will remember in particular the excellent “Mystic River” and “Gone Baby Gone.” But if these adaptations were up texts, this was due to the quality of the filmmakers who maintained a perfectly unbearable tension, taking care to highlight the social component, so dear to Lehane and character of its own. Here everything is focused on four main characters, all very well interpreted. The staging is too wise, too linear for really sought to penetrate their psychology despite a nice finish to the spin ‘so biter bit’ too few details announced supported a little early in the film.

– Breathe :

Melanie Laurent is a beautiful actress, sometimes clumsy in his remarks that earned him ridicule on the net and elsewhere. Hollywood has yet picked this key-on, with the success we know his conquests. His second film has not escaped such a systematic and poor slingshot arguments, that it becomes laughable. Yes as often young directors, Laurent looks a little too filming. I will refrain anyway to get into the controversy and invites you to go see this story about teenage love and manipulation. Like that of “When night falls,” the end will surprise no doubt. As the film itself.

– Interstellar :

Christopher Nolan is one of those Hollywood creators who, while making full use of a huge machine, remain sufficiently control their utmost to avoid falling into the pit, debilitating blockbuster which loves the American public and which gradually stifled film production World. As this could be the case in his “Batman” or “Inception,” “Interstellar” sweat of a dark and melancholy humanity. The characters are condemned, are fully aware and keep their dignity. Sometimes they believe in their own lies because they have to move on, try to save the fucking planet die before their helpless eyes. For their children … and forget a cruel human condition where everything will go, whatever we do. The achievement here is to rub the particularism of man, separated from the animal by the consciousness of his own death, at the forefront of scientific knowledge. Nolan manages the feat of an extension that impossible reconciliation of general relativity and quantum physics. He directed the wormholes that seem fold space to instantly travel from one end to the other of the universe (here we think of “Dune” by David Lynch). He also tells this unimaginable theory making time a physical dimension on which one could move like the other 3, where all the information of the past as the future would prove so accessible (we think there at “2001 Odyssey space “). You dizzy? The goal is reached. Only a few lengths deprive it the 5th star. But rest assured, this film picks up much more confronting his viewers to the most beautiful metaphysical questions, religious and scientific.

– A new friend :

François Ozon sometimes lack empathy or compassion rather with its characters. It is one of those directors who take a somewhat vicious pleasure to watch them struggle in their glass jar. A bit like Haneke. This was the case for example in “8 Women,” all a bit ridiculous in their role in relation to others and to themselves. To say that Romain Duris is not entirely credible as a woman is a weak word, especially in the opening scenes of disguise where Ozon grime does it the feminine. Too masculine, too drag queen is known to say. But it remains far from the caustic humor and raw truth of Bertrand Blier in “Evening Wear” or good distance without caricature but with the necessary dose of violence, a Xavier Dolan in “Laurence Anyways”. Teaching too much with the character of David / Virginia, he saves his film through one of Claire with a cloud generated by this new friend turns to stir the hidden desire. The surprise scenario as cast.

– John Wick :

Toc toc toc but who’s there? This is John Wick that will kill you. You Russian, you black widow, you the thug by handles, tens, all perish. Because he’s the bogeyman and you awake. Because we did not kill his dog in his life without pay. John Wick is dark as dried blood, and believe that the blood will flow. The fight will be long but will have the John Wick. Toc toc toc but who’s there? The Exterminating Angel will annihilate you.

– Wildlife :

Cédric Kahn is a discrete director, working in the shade and away from the media on such Cannoise. His films deserve more visibility. His favorite field: the couple’s passion merged and eventually no longer bear to tear up blood, to deny the immense love from the beginning. This story is no exception to the rule and children pay the full price, torn and separated for years from either of their parents. The players enjoy great freedom in “Wildlife”; we guess that some dialogues were not written to give way to rage and spontaneity. The cast is a real success, with once again Céline Sallette, inhabited and mysterious giving all its complexity to the character. Camper with anti-globalization ass in the mud hardly tempted me … I was wrong.

– The giver :

At a time when some feel useless or even inappropriate to instill in our little darlings any course of history, one can find in this film a good argument struggle and its opposite argument, either. Certainly references and philosophical reflections may seem a naive nothing. But do not lose sight that this is an adaptation of a novel for teenagers. While “Divergent” had triggered unless yawning and other rumblings, “The giver” will remain for me a pretty tale not unlike the world of “1984” or literature aside “The island” theater side. The population is conditioned, mindless, emotionless and therefore soulless because all feeling, all knowledge of the past were banned. How to build their own future without roots? Are we pawns in a game too powerful to be fully lucid of what is happening? Can we live without any free will, not even choose his profession, be assigned to a family, according to genetic criteria? Although he does not say so openly, the film also speaks of a society without God. Normal, since it is God that kills, not men, not religions … the conjuring trick is clever or rude, as the prism that one chooses. Does it remind you of anything? The parable is however much more realistic that we are willing to believe. But give them bread and games and you will prepare to accept anything until this inverted ethics allowing to kill the weak, the abnormal, deviant. It will always remind you of anything? The Third Reich sometimes reincarnated in a good complexion speech. And we gobons each day a little more.

– Magic in the moonlight :

Those who regularly read my movie chronicles know how Woody Allen bored. His stories of bourgeois Parisians or New Yorkers experiencing little social or romantic troubles me most often left marble. Sometimes, however, the American director of his shackles so as was the case with “Match Point.” Here I finally found a depth without Allen denies his sarcastic humor, this second degree he handles with finesse. Love and reason, the meaning of life, the existence of God, the spirits of the beyond, the power of prayer … so many themes in an investigation into the abuse of a medium therefore sees wider than I expected. Well done, you got me, Allen.

– Geronimo :

Tony Gatlif’s films is the image of the communities he loves and loves filming: wild, fearless, furious, flamboyant. Small problem with this new album: dizzying abundance-it was probably voulu- and choreography wearing this story sometimes borders on the ridiculous. The central character very well interpreted by Céline Sallette, dark and light at the same time going a little too into the background. it looks like a remake of West Side Story between Turkey and gypsies. A little too “flat out” for my taste.

– Walk among the tombs: History view and review, so very uninspired mix of “Taken” and series B 90s Neeson himself does not. Dispensable.

– Mommy :

I have very vivid memory of that strange feeling, mixing admiration and jealousy when I chose my idols. Robert Smith, David Bowie, David Lynch, Margueritte Duras, Romy Schneider, Nicolas De Staël had … all this insolent maturity, an innate understanding of the immediate world and feelings. This ability to translate so young pangs of love, the most intimate anxieties continues to fascinate me. Xavier Dolan’s of this caliber, with an acute awareness of the strength he carries within himself. Yet it is a fragile being, the heightened sensitivity. How could it be otherwise when issued to 25 years such a movie monument. Dolan reinvents passion -in the substance and in form- instilled the work of his predecessors, Lelouch, Campion, Van Sant and others. But power, brilliance … here is the prerogative of this being solar animal intelligence. Life is like a wall, a wall that is hard bricks for the perverse pleasure of seeing if he can stand, despite the wounds, despite the crevices sips acid that we must endure a convenience smile corner of the lips. 3 characters of a huge humanity, all but trivial or agreed, move our eyes, somehow. They fall but rise again, they howl but they love, they doubt but hope. I could say the visual findings, the harshness of the words, the intensity of gaze, fighting claws. I could tell how each buttressed to support the other two. And sensuality of necks (as Van Sant, the characters reveal much back since “Heartbeats”) which glisten 3 channels, delicate ties tying the stories together, proud testimony around the neck. I could say many things … well they translate poorly immeasurable talent of this director and his three actors in a moment of grace that I came out the heart crushed. But here lies the secret works that keep you alive. Legs trembling, I rooted out of my chair the eyes burning, exhausted. And I breathed as this had not happened to me for 14 years, the day the same emotion overwhelmed me discovering “Bloodflowers” by The Cure. Xavier also sings her Baudelaire dreams. Nothing and no one shall take away his dreams, ever. Although the end Lana instills him that we are “Born to die”.

– White bird:

Gregg Araki is a free electron in American cinema. Like many of his fellow indie classified, it’s beyond US borders it has found recognition from critics and a trendy public. Still halfway between social chronicle and dreams, his works are full of strange moments alternating with scenes of everyday life where teens are headed for their own future, as they can, wandering in a world to which they do not understand much. “White Bird” is the counterpart of the very dark shimmer “Kaboom” where a young woman discovering life and first sexual stirrings, must be built despite a mother who suddenly disappears without explanation and a father too smooth not hide some dark secrets. The scenario as production are reminiscent of “American Beauty.” BO and 80’s is adorned with many treasures: The Cure, Cocteau Twins, Harrold Budd and Robin Guthrie, The Jesus And Mary Chain, Talk Talk … if only for that, what a delicious moment.

– Samba:

The two previous films Toledano and Nakache were popular movies in the right sense.

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